L'élu, fortement contesté au sein du conseil municipal et visé par plusieurs enquêtes, a été placé en garde à vue à la gendarmerie du Portel avec sa mère, conseillère municipale.
Le maire d'Hesdin (Pas-de-Calais) Stéphane Sieczkowski-Samier et sa mère ont été placés en garde à vue à le gendarmerie du Portel ce mercredi 23 janvier, a-t-on appris par le biais de son avocat, Me Hervé Krych.
La procédure s'inscrit dans le cadre d'une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics". Une information judiciaire a été ouverte au parquet de Boulogne-sur-Mer.
"Le placement en garde à vue s'est fait à 9 heures, ce matin et la première audition s'est terminée vers 13 heures" note Me Krych. Les questions portent sur "des faits, des achats". Sur l'état d'esprit de son client, Me Krych a déclaré qu'il était "résolument présent pour répondre aux questions et pour en terminer une bonne fois pour toutes avec ces affaires", et rappelait la présomption d'innocence.
Les faits reprochés, eux, concernent "une période pendant le mandat, depuis l'élection jusqu'à ce jour". Ils concernent "des achats de marchandises et la question c'est de savoir si ces marchandises ont une destination pour la commune ou à des fins personnelles.
Pour l'instant, on n'a pas évoqué la quesiton de l'arme [les revolvers soft gomm que le maire est soupçonné d'avoir acheté] Ça va fare l'objet peut-être de prochaines auditions, et on y reviendra certainement, mais pour l'instant il n'y a pas eu de question à ce sujet."
M. Sieczkowski-Samier a été élu en 2014 à la tête d'Hesdin (2 200 habitants), à l'époque en tant que plus jeune maire de France, sous l'étiquette "divers droite" et avec le soutien à l'époque du député LR Daniel Fasquelle.
"Sarko boy"
Mais le jeune maire, surnommé "Sarko Boy" est également visé par plusieurs enquêtes : détournement de fonds publics, acquisition d'armes de troisième catégorie, prise illégale d'intérêt et complicité de faux et usage de faux en écriture publique.
Dans cette dernière affaire, le maire a été mis en examen, tout comme sa mère, conseillère municipale, et l'ancien chef de la police municipale.
L'édile est soupçonné d'avoir envoyé en avril 2016 en sous-préfecture une fausse délibération du conseil municipal qui décidait de confier la gestion des logements communaux à l'agence immobilière Orpi, appartenant à... la mère du jeune élu.
Quad sans casque et comptes de campagne
Autre incartade : le 10 juin, il a écopé d'une amende de 135 euros pour avoir roulé sans casque sur un quad conduit par la Miss France d'alors, Maëva Coucke.
Un mois plus tôt, l'édile avait été déclaré inéligible pour trois ans par le Conseil constitutionnel à cause du rejet de ses comptes de campagne lors des législatives de 2017.
Au sein du conseil municipal, seules quatre personnes le soutiennent encore, dont sa mère. Contesté par la majeure partie du conseil municipal, l'élu paraissait de plus en plus isolé ces dernières semaines.