Les dégâts matériels se chiffrent déjà en millions d’euros. Pour venir en aide aux victimes, la générosité des nordistes se manifeste largement sur les réseaux sociaux. On compte une dizaine de groupes rien que sur Facebook. De l'électroménager, des denrées, des meubles sont proposés. On recherche aussi les propriétaires de chiens, chats, etc...
Le cœur sur la main, les mains dans le cambouis. C’est l’image qui représente au mieux le quotidien des habitants du Pas-de-Calais et des villes limitrophes dévastées par les inondations. Dès le début des crues et des inondations, ils n’ont pas hésité à se mobiliser sur les réseaux sociaux en créant de nombres groupes de solidarité, sur Facebook notamment au moins une dizaine de groupes émerge. De quoi épauler les secours accaparés par les 2873 interventions et les 1495 évacuations nécessaires depuis le 6 novembre 2023 pour venir en aides aux victimes.
Un élan de générosité sans faille
Il aurait déjà pu s’essouffler. Mais l’élan de générosité présent sur les réseaux sociaux, actif depuis le début des crues le 6 novembre 2023 est toujours là. Il est en grande partie porté par les groupes d’aide qui ont fleuri sur Facebook, avec pour objectif de mettre en lien les victimes et les personnes disposées à les aider.
J’ai reçu pleins de messages privés de gens qui voulaient savoir comment aider (...) certains ont même proposé d’acheter de l’électroménager neuf.
Maxime Théry, administrateur d'un groupe Facebook
Maxime Thery, conseiller municipal de Isbergues dans le Pas-de-Calais, est l’administrateur de l’un d’entre eux. Il a créé le groupe Entraide inondations secteur Aire sur la Lys à la suite de demandes en privé sur une page d’actualité locale qu’il anime : "je faisais des reportages sur les inondations, et j’ai reçu pleins de messages privés de gens qui voulaient savoir comment aider".
Très vite, les publications affluent sur le groupe : "au début, il y a eu beaucoup de propositions pour du pompage, parce que les magasins de bricolage ont été dévalisés". Par la suite, les dons et les demandes de vêtements, de jouets, de meubles voire d’électroménager ont pris le relais : "certains ont même proposé d’acheter de l’électroménager neuf pour aider", précise-t-il.
Le groupe relaie aussi les appels aux dons et les points de collecte. Maxime se félicite de la solidarité locale : " la mobilisation était d’autant plus forte que ça se passait près de chez eux, c’est plus concret qu’un appel au don du bout de la France".
De l’aide allant du don au sauvetage d’animaux
Les groupes hébergent parfois des annonces couvrant un large périmètre et des besoins divers. C’est le cas d’Aide sinistres inondations, qui regroupe plus de 6 000 personnes et qui publie encore aujourd’hui des dizaines de post par heure.
Quand il devient trop difficile de s’y repérer, le besoin émerge de créer des groupes plus localisés ou spécialisés. C’est ce qui est arrivé à Cathy et Muriel, qui ont été sollicitées sur leurs autres pages pour une inquiétude bien précise : " les gens voulaient aider les animaux, mais les publications dédiées étaient noyées dans le fil des gros groupes", explique Cathy.
Toutes deux, elles ont alors créé le groupe Aide animaux inondations. Dans des territoires ruraux où les animaux peuplent les pâtures, le groupe s’est révélé d’utilité générale. Les deux administratrices se sont retrouvées à filtrer des dizaines de publications par jour, des offres de pâtures et de nourriture pour chiens et chats, mais surtout beaucoup de demandes : " les gens voulaient de l’aide pour évacuer les chevaux, ou retrouver leurs animaux égarés ", précise-t-elle.
>>> À lire aussi : secourir les animaux sinistrés dans les inondations, en cliquant ici.
Grâce aux 2 100 membres, elles ont par exemple organisé le transport de croquettes depuis Bordeaux : "on n’y croyait pas trop mais on l’a fait, les gens sont vraiment très solidaires", s’étonne Cathy.
Même avec le retrait des eaux, l’aide reste la bienvenue : "les gens cherchent encore des box pour les chevaux, car les pâtures sont embourbées, et les gens signalent les animaux retrouvés morts", explique l’administratrice.
Pour les points de collecte, souvent saturés en vêtements, la demande se concentre désormais sur le matériel ménager, les meubles, l’électroménager…
Article écrit avec Anaëlle Charlier