Europol, agence européenne de police criminelle, a annoncé jeudi 22 février avoir démantelé un des réseaux de passeurs les "plus importants" organisant des traversées de la Manche en bateaux. Résultat d'une opération internationale, 19 personnes ont été interpellées en Allemagne.
19 personnes impliquées dans les traversées illégales de la Manche en bateau ont été arrêtées en Allemagne jeudi 22 février. Cette arrestation est le fruit d'une coopération entre les autorités belges, allemandes et françaises, coordonnées par Europol et Eurojust. Deux agences européennes respectivement en charge de la police criminelle et de la coopération judiciaire entre les États membres de l'Union Européenne.
Pour Europol, il s'agit du démantèlement de "l'un des réseaux les plus important dans le domaine du trafic de migrants dans la Manche en small-boat."
Un an et demi d'investigation
Dans un communiqué, Europol précise que l'enquête, qui a démarré fin 2022, a permis de dévoiler le mode opératoire de ce groupe de passeurs composé d'Irakiens et de Syriens kurdes établis en Allemagne.
Grace à la mobilisation de la France, de l'Allemagne, de la Belgique et d'Europol, démantèlement d'un réseau international de passeurs organisant des traversées en "small boats" vers le Royaume-Uni. 18 trafiquants devront en répondre devant la justice. Depuis la loi immigration,…
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) February 23, 2024
"Les suspects organisaient l'achat, le stockage et le transport de bateaux pneumatiques en vue de leur utilisation ultérieure pour faire passer des migrants des plages proches de la ville de Calais vers le Royaume-Uni, explique Europol, le réseau de trafic de migrants était très professionnel."
L'investigation a révélé que le réseau pouvait organiser "jusqu'à huit départs par nuit, en fonction des conditions météorologiques", le prix des places sur le navire de fortune oscillant entre "1000 et 3000 euros".
La Belgique au cœur du trafic
Les chauffeurs se positionnaient sur des aires de repos en Belgique et conduisaient "le matériel sur place au moment du départ" détaille Europol. "Si la plupart des traversées se font à partir de la côte française, quelques tentatives de traversée ont également lieu à partir de la côte belge ces dernières années" ajoute le Parquet fédéral belge.
Les autorités belges expliquent ce phénomène par la situation géographique de la province de Flandre occidentale qui "compte plusieurs ports et bassins de plaisance" ainsi que des "aires de stationnement le long de l'autoroute E40 en direction de la France" qui "sont depuis de nombreuses années le terrain de jeu privilégié des organisations de traite des êtres humains."
Le trafic de migrants "n'a cessé d'augmenter depuis 2019, avant de devenir en 2021 le mode opératoire le plus couramment utilisé pour le trafic de migrants de l'UE vers le Royaume-Uni, dépassant le trafic par camion" termine Europol.
Avec AFP