Boxe : originaire du Pas-de-Calais, Nordine Oubaali trace son chemin vers le titre mondial

Le boxeur originaire de Lens, Nordine Oubaali rencontrera samedi 16 décembre à Boulogne-Billancourt le Philippin Mark Anthony Geraldo. En cas de victoire, le jeune homme espère devenirle nouveau challenger officiel de sa catégorie.

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Le boxeur originaire de Lens, Nordine Oubaali rencontrera samedi 16 décembre à Boulogne-Billancourt le Philippin Mark Anthony Geraldo. En cas de victoire, le jeune homme espère devenirle nouveau challenger officiel de sa catégorie.

"Si tu es avec un petit promoteur, la chance mondiale, tu ne l'auras jamais, même si tu as le niveau", assure, fataliste mais déterminé, Nordine Oubaali. Ses douze victoires en autant de combats chez les pros auraient dû normalement rapprocher le boxeur français de son rêve, un titre de champion du monde des poids coq en lui permettant de se frotter au gotha de sa catégorie.

Pourtant samedi soir à Boulogne-Billancourt, à l'affiche de la même réunion que la vedette Tony Yoka, il affronte un Philippin, Mark Anthony Geraldo, qui a perdu à trois reprises lors de ses six derniers duels.

"C'est très simple, tous ceux qui sont classés devant moi ne veulent pas prendre le risque de m'affronter", dit-il, avec son zozotement ténu, teinté d'un léger accent ch'ti qu'il doit à sa naissance à Lens il y a 31 ans. "Ce combat va servir tout de même à grimper dans la hiérachie car le WBC est au courant que mes adversaires mieux classés refusent de me combattre", souligne-t-il.


Un enraînement avec Guillermo Rigondeaux


Les arcanes de la boxe moderne étant ce qu'elles sont, son destin ne réside pas seulement entre ses gants mais aussi dans ce qu'il appelle "le lobbying". Ainsi une victoire samedi pourrait d'emblée le propulser dans la peau du challenger officiel, se concrétiser seulement par une demi-finale mondiale, ou bien n'être qu'une étape de plus.

Et ce malgré l'appui du puissant Richard Schaefer, ancien banquier suisse et patron de Ringstar Sports. "Il a beaucoup de poids, c'est pour ça que j'ai signé avec un promoteur de son envergure", explique Oubaali, qui est engagé avec Ringstar France, la filiale dirigée par Jérôme Abiteboul.

Cela lui a en tout cas permis récemment de se préparer à Miami, où il a été invité en tant que sparring-partner du Cubain Guillermo Rigondeaux, champion WBA des super-coq. "J'ai appris beaucoup de choses en travaillant avec un boxeur de ce niveau", confie Oubaali, qui mesure sa chance mais conserve en toutes circonstances un ton mesuré.

Une médaille "volée" aux Jeux


En effet, ses deux déconvenues aux JO, en huitièmes à Pékin en 2008 puis en quarts à Londres quatre ans plus tard, l'ont vacciné. "Je sais que j'aurais dû être champion olympique, mais aujourd'hui les fait sont là, je ne le suis pas", dit-il stoïquement. Un titre "volé" à chaque fois par des juges sous influence et privé d'une médaille, il ne sait malheureusement que trop bien que la boxe, amateure ou professionnelle, n'est pas un monde où le dur labeur trouve toujours sa juste récompense.

Au terme d'un "break", il a évacué sa frustration et est passé pro en 2014, avec un seul objectif, décrocher une ceinture mondiale.


Histoire de famille


Cette dignité face aux coups bas du sort trouve une résonnance dans des origines très modestes. Ses parents, des immigrés marocains venus s'intaller dans le Nord, ont eu dix-huit enfants, Nordine étant le treizième. Le père, mineur de fond, a transmis sa passion du noble art à sa progéniture.

Une véritable histoire de famille puisque celui qui l'entraîne depuis ses débuts à huit ans est un de ses frères ainés, Ali, avec qui il a créé le club Top Rank à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). "The Hurricane", champion du monde de boxe thaï, n'a pas eu la carrière que son talent méritait en boxe anglaise et veille depuis toujours sur celle de son cadet.

"Nordine a longtemps été un modèle pour moi parce que c'est un mec qui est très sérieux et concentré à l'entraînement", souligne enfin son compatriote Souleymane Cissokho, également coaché par Ali Oubaali et médaillé de bronze à Rio chez les welters.

Si de prime abord, son mètre soixante-trois pour une petite cinquantaine de kilos n'impressionne pas vraiment, Oubaali, toujours extrêment affuté grâce au fruit d'une vie d'ascète, dispose d'un punch rare pour sa catégorie. "C'est notre prochain champion du monde, je n'en doute pas", promet en tout cas Cissokho.
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