Déconfinement : au Louvre-Lens, la "joie des retrouvailles" avec les oeuvres d'art

Le musée du Louvre-Lens a rouvert ses portes au public ce mercredi 3 juin.

"Contempler, rêver, admirer... On attendait ça depuis trois mois !", trépigne Elisabeth Watine, présidente de l'association des Amis du Louvre-Lens (Pas-de-Calais), arrivée mercredi à "10H00 pile" devant la longue façade vitrée pour assister avec une quinzaine de visiteurs à la réouverture "sécurisée" du musée, sous la houlette de sa directrice.

 

 

 


Appareil photo en main, ces "habitués" et "voisins du musée" se sourient sous leurs masques et saluent les équipes, respectant malgré l'impatience le mètre de distance protecteur.

 

"Il faudra suivre les flèches, éviter de toucher les vitrines ou de revenir en arrière", rappelle Marie Lavandier, directrice de cette antenne du Louvre implantée dans l'ancien bassin minier.

 


Sens unique


Dès l'ouverture des portes, elle les guide dans l'immense hall de verre où un nouveau "rond-point piétonnier", matérialisé à l'aide de poteaux et cordons, organise une "circulation en sens unique".

Tous se dirigent ensuite vers la "Galerie du temps", espace d'exposition permanente constituant l'essentiel du musée cette semaine, avant la réouverture le 10 juin de l'expo temporaire.

"Plan de circulation balisé", "signalétique sanitaire", "nettoyage continu des locaux": pour rouvrir rapidement malgré l'épidémie de Covid-19, le musée à mis en place un protocole sanitaire strict, garantissant "une visite sécurisée et sereine", gratuite jusqu'à fin juin, explique Mme Lavandier.

 


10 m2 par personne


Si l'architecture contemporaine, vaste et décloisonnée, "facilite la distanciation sociale", le musée a tout de même "divisé par trois sa jauge, la limitant à 200 visiteurs en Galerie du temps et 110 dans l'exposition temporaire, pour garantir 10 m2 de surface à chacun".

Divisée en deux dans sa longueur, l'exposition permanente abritant 5.000 ans d'histoire en 200 oeuvres classées par ordre chronologique "se visite désormais en avançant puis en remontant le temps".

La directrice se dit "heureuse et soulagée" : "passer trois mois sans public, c'était terrible ! Les visiteurs, l'accès à la culture sont le coeur de notre action", assure-t-elle, "surtout dans un musée accueillant 70% de public régional, généralement plus pauvre et moins diplômé qu'ailleurs".

Ici, "on vient retrouver des visages, souffler dans le parc, se réparer, côtoyer à nouveau l'humanité à travers les oeuvres d'art qui, d'ailleurs, nous rappellent que des crises, notre monde en a déjà surmonté beaucoup", observe-t-elle encore.

 


Retrouver sa "maison"


"Ca fait du bien de revenir !" confirme Elyane Stasik, Lensoise de 71 ans. "Il y a des sujets absolument superbes, un travail formidable et c'est notre passé, émouvant et primordial".

"C'est un grand bonheur, je ressentais un gros manque", renchérit Jacqueline Lequilbec 71 ans, "amoureuse du musée et de la culture" et habituée à venir "une fois par semaine" pour des visites mais aussi des conférences, rencontres, spectacles ou animations.

Entre amulettes égyptiennes et statuettes grecques, Michelle Villetard, membre des Amis du musée et guide, réfléchit aux "nouvelles logiques" induites par le parcours balisé. "Cette coupure longitudinale, ça stimule les méninges ! La déambulation habituelle ne fonctionnant plus, il faudra penser autrement", dit-elle, enthousiaste.

Elle se rappelle, émue, l'inauguration en 2012 : "Aujourd'hui encore, on a le musée pour nous ! C'est comme retrouver sa maison mais bien entretenue".


"Bien organisé"


Hugo Liao, assistant de langue dans un collège de Lille, vient lui pour la première fois. "C'était l'un des premiers musées à rouvrir (...) et ça fait du bien de sortir après le confinement, s'imprégner d'un peu de culture. Ici, on se sent en sécurité, c'est vraiment bien organisé".

"Je n'ai jamais vraiment accroché aux visites virtuelles des musées en ligne. J'aime vraiment aller sur place", renchérit son ami Morgan Haxby, britannique et professeur à l'université de Valenciennes.

Observant les visiteurs, Marie Lavandier se dit "impatiente" d'ouvrir l'exposition "Soleils noirs", "pensée comme un hommage à ce territoire de charbon", mais dont l'accrochage avait été interrompu juste avant l'ouverture.

Grâce à la générosité des musées "prêteurs", elle sera prolongée de six mois. "La culture redémarre, c'est vital et urgent", conclut-elle, ravie de diriger un "musée de crise, dans un territoire en crise, qui a toujours su se relever".
 

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