Le cerveau des attentats de Djerba en 2002, l'islamiste allemand Christian Ganczarski, a été inculpé mercredi par la justice américaine qui réclame son extradition par la France, où il est détenu et a agressé récemment trois surveillants.
Incarcéré depuis 2003 et condamné en 2009 à 18 années de réclusion, Christian Ganczarski est en fin de peine en France mais cette demande d'extradition, qui lui a été notifiée il y a quelques jours, fait peser sur lui le risque d'un nouveau procès et d'une nouvelle période de détention.Le 11 janvier, il a agressé des surveillants de la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil à l'aide d'une paire de ciseau et d'une lame de rasoir, blessant légèrement trois agents. L'attaque a provoqué un vaste mouvement de mobilisation des personnels pénitentiaires dans toute la France. Christian Ganczarski a été présenté lundi à un juge d'instruction antiterroriste à Paris, qui lui a notifié sa mise en examen pour tentatives d'assassinat.
Sous le coup de poursuites, il pourrait faire l'objet d'une nouvelle condamnation en France, qui retarderait son extradition. Ce ressortissant allemand de 51 ans avait été condamné en France pour complicité dans l'attentat contre la synagogue de Djerba en Tunisie, qui avait fait 21 morts en avril 2002.
Inculpé aux Etats-Unis
La présence de deux Français parmi les personnes décédées avait justifié l'ouverture d'une procédure en France. M. Ganczarski était apparu comme l'un des instigateurs de cette attaque au camion piégé avec Khaled Cheikh Mohammed, hiérarque d'Al-Qaïda et cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001, détenu à Guantanamo.
Mercredi, il a été inculpé par le procureur fédéral de Manhattan pour sa participation active au réseau Al-Qaïda. Selon l'acte d'inculpation, il aurait rencontré à plusieurs reprises Oussama Ben Laden et plusieurs membres de la hiérarchie d'Al-Qaïda en 2000. Il aurait apporté son soutien logistique à l'organisation et aurait indiqué avoir été au courant, avant les attentats du 11 septembre 2001, qu'une attaque d'ampleur était en préparation.
Le procureur Geoffrey Berman a retenu contre lui quatre chefs d'accusation, notamment l'association de malfaiteurs en vue d'assassiner des ressortissants américains, passible, à elle seule, de la réclusion criminelle à perpétuité.