Passionné par le club des Gunners depuis ses 15 ans, supporter des Sang et Or depuis ses 9 ans, Clément n'a pas dormi la nuit dernière, veille du match entre ses deux équipes de coeur. Ce mardi 3 octobre, après avoir assisté à la confrontation entre les jeunes anglais et les jeunes lensois, dans le cadre de la Youth League, il va rejoindre au stade ses trois frères, supporters de Lens. Son souhait : que Lens gagne à domicile et qu'Arsenal en fasse de même.
C'est LE tirage au sort ! Celui qui avait une chance sur des centaines ou des milliers d'arriver et qui est arrivé. Celui en tout cas qui rend heureux Clément Réal, 33 ans, passionné et supporter des deux équipes qui se rencontrent ce mardi 3 octobre à Bollaert.
"J'ai deux casquettes, on en pense ce qu'on veut, j'assume", explique le trentenaire résidant à Lens et travaillant dans les services à l'industrie. Aujourd'hui, il estime vivre un "rêve éveillé".
L'événement, il va le vivre en tribune Xercès, au-dessus du kop, avec ses trois frères, Olivier, Guillaume, et Simon (ce dernier revenu de Pologne pour le match). Les frères arrivent de Paris par le train de 18h30, mais avant cela Clément ira se mettre en appétit en allant assister à la confrontation entre les jeunes des deux clubs, en début d'après-midi à Avion.
Si sa passion pour le RC Lens date de ses 9 ans, en 1999, en bas de la tribune Delacourt - Clément en garde d'ailleurs de bonnes images en tête - il se souvient également du contexte : 1998, Lens Champion de France et de la Coupe du monde qui avait suivi. Comme un univers dont les planètes s'alignent.
Une configuration qui se reproduit lorsqu'il s'intéresse davantage à Arsenal. C'est vers la fin de la saison 2003-2004, celle des "Invincibles" d'Arsène Wenger comme entraîneur, avec les spectaculaires courses de l'attaquant Thierry Henry, épaulé par Sylvain Wiltord, Robert Pirès ou Patrick Vieira.
Ce sont plutôt les SMS des copains et les messages qui m'ont fait prendre conscience des choses. Cela va vous paraître un peu désuet mais j'ai pleuré.
Clément Réal, à propos du tirage au sort mettant Lens et Arsenal dans le même groupe, le 31 août dernier
Tout ça Clément Réal le connaît sur le bout des doigts. Cela fait plus de 15 ans qu'il supporte ainsi, conjointement, les deux équipes. Alors, lors du tirage au sort le 31 août dernier, face à son poste de télévision, il a mis un peu de temps à réaliser. "Ce sont plutôt les SMS des copains et les messages qui m'ont fait prendre conscience des choses. Cela va vous paraître un peu désuet mais j'ai pleuré."
Qui va-t-il donc supporter ce mardi 3 octobre ? "Je souhaite que Lens gagne à Lens et qu' Arsenal gagne à Londres" répond l'intéressé qui a déjà fait et refait le match toute la nuit dernière. Si en tant qu'abonné à Lens, il a pu se procurer des places facilement pour cette confrontation, pour le match retour à l'Emirates stadium, il va "tout faire pour avoir des places, dans le cadre d'un budget limité". "J'ai déjà mes billets Eurostar. Maintenant, pour Arsenal, malgré les 60 000 places possibles, il faut même en étant abonné, être tiré au sort pour pouvoir avoir accès à la billetterie. Alors on va voir..."
Et quel pronostic fait-il en fin connaisseur des deux équipes ? "Lens a une identité forte, on s'identifie aux joueurs facilement, on combat avec eux sur le terrain et c'est assez grandiose. Pour Arsenal, on parle presque aujourd'hui d'Artetaball [du nom de l'entraîneur Mikel Arteta] comme de Wengerball. Si Haise a un système de jeu offensif qui demande beaucoup d'énergie et de présence, la philosophie de jeu et la proposition footballistique d'Arsenal n'est pas en reste. Je trouve que ce sont deux clubs qui reviennent autour de valeurs fortes et c'est ça qui est beau aussi dans ces confrontations d'histoires."
"J'en ai tellement rêvé que j'ai envie de goûter à cette réalité le plus possible", conclut Clément. Et maintenant, place au jeu.