Le Louvre-Lens fêtait ce week-end son cinquième anniversaire. L'occasion de faire un bilan chiffré du musée le plus visité de la région.
Niché au milieu du bassin minier, le Louvre-Lens a su s'imposer comme musée à part entière, et pas simplement annexe de sa version parisienne.
Un concept phare
Le Louvre-Lens s'articule autour de cette galerie sans mur ni cloison et accesible gratuitement. L'une de ses particularités est que son exposition est semi-permanente. Les oeuvres tournent régulièrement. Elle a pour but de décentraliser et de démocratiser des oeuvres normalement exposée au Louvre à Paris.
Une démocratisation seulement partiellement atteinte, comme le déplorent les dirigeants du musée. Son public est majoritairement local : 63% des visiteurs viennent de la région. Pourtant la population ouvrière y est sous-représentée.1% des visiteurs contre 30% de la population du Nord-Pas-de-Calais, et 31% en Picardie.
De nombreuses oeuvres
Ces nouvelles oeuvres représentent presque 1/5e de la galerie du temps. "L'amour essayant ses flèches" de Jacques Saly a quitté les galeries du Louvre parisien le 21 novembre en vue de l'anniversaire du musée lensois. Après des déplacements infiniment précis, le chérubin a pu prendre place dans la galerie du temps. De là à dire que la statue est rentrée à la maison, il n'y a qu'un pas : son sculpteur est né à Valenciennes.
Une fréquentation en augmentation
Dès son ouverture, le musée se fixe comme objectif d'atteindre 500 000 visiteurs par an. Dans une tribune publiée par Le Monde, Jean-Michel Tobelem, docteur en sciences de gestion, parle "d'échec". En cause d'après lui, la localisation excentrée du musée par au centre de Lens ou encore le manque d'attractivité touristique dans lequel le musée est implanté.
La directrice du musée, Marie Lavandier, se défend de tout fiasco : "Ce qui est fait ici n'est pas quelque chose d'évident et c'est en passe d'être réussi. Si certaines expos ne trouvent pas leur public, je dois y être attentive mais la fréquentation globale est énorme !" Même sans avoir atteint sesobjectifs, le sol du Louvre-Lens a été foulé par 2,8 millions de personnes depuis son ouverture en 2012.
Son prochain défi : continuer à attirer les touristes mais aussi les faire rester dans la région pour faire augmenter les retombées économiques. Lewarde, Arras, Lille, les possibilités sont nombreuses.