Un feu s'est déclaré dans un logement vacant, rue Thénard, au cœur d'une ancienne cité minière de Lens en voie de réhabilitation, vers 23 heures, lundi 10 juillet. Une personne sans-abri qui squattait le logement a été retrouvée morte.
Il était environ 23 heures quand les sapeurs pompiers et la police sont intervenus sur l'incendie d'une maison désaffectée, en bas de la rue Thénard, au sein de la cité 12-14 située au nord de Lens.
Après l'extinction du feu et l'inspection de l'habitation, les secours ont retrouvé une victime en arrêt cardiovasculaire, certainement asphyxiée par les flammes. Il s'agit d'un homme âgé de 35 ans. "Un sans domicile fixe", selon la municipalité, qui se rapporte aux propos tenus par le voisinage.
Une maison squattée malgré le blindage
La maison qui a pris feu n'était plus habitée depuis 2019. Comme d'autres logements de ce quartier, gérés par le bailleur social Maisons et cités, elle faisait l'objet d'un projet de réhabilitation, avec les financements de l'Etat, via l'Anru. Mais les travaux n'avaient pas encore démarré.
Pour autant, ces habitations désaffectées sont censées être condamnées pour éviter les intrusions. "Elles sont blindées par des plaques en tôle, assure Jean Salines, directeur territorial de la communauté Lens-Liévin et représentant de Maisons et cités. Mais nous avons beau mettre tous les système de sécurité, ils forcent.”
La personne sans-abri aurait-elle alors forcée l'installation ? La municipalité évoque elle une "porte arrière" laissée ouverte. Lieu par lequel elle serait peut-être rentrée.
"Derrière chez moi aussi des gens squattent"
Un logement occupé par un SDF, voilà une situation qui ne choque pas mais inquiète une habitante de la rue voisine : "Cela ne m'étonne pas, derrière chez moi aussi des gens squattent des maisons." Jean Salines confirme : "on le constate aussi régulièrement." Ce dernier déclare avoir dénombré jusqu'à "78 squats" instantanément dans la communauté Lens-Liévin.
Dans le cas de la maison rue Thénard, le squat n'était pas connu du bailleur social, assure son représentant. "Habituellement, nous lançons une procédure judiciaire dès lors que nous sommes informés d'un squat, explique-t-il. Mais lorsque ce sont des SDF qui viennent seulement pour la nuit, nous ne le voyons pas forcément."
67 logements actuellement inoccupés
A ce jour, 72 logements sont en attente de réhabilitation dans cette cité. 67 d'entre eux sont inoccupés. Une voisine déplore l'état des cours et jardins laissés en friche, avec la présence "d'herbes hautes". Jean Saline répond qu'une "campagne de fauchage est réalisée régulièrement, mais en ce moment la végétation pousse énormément".
Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine de l'incendie. Elle sera conduite par le commissariat de Lens.