Ils se disent "soulagés" par le relogement.
Plus que quelques jours pour tout déménager. Les locataires de la tour des Frênes à Avion (Pas-de-Calais), relogés à cause de la délinquance, ont pour la plupart déjà commencé leurs cartons.
Pour certains, la séparation est difficile. "Ça fait 20 ans que je suis ici" souffle Marie-Thérèse, pour qui "il était temps" de partir. "On avait peur ici, on était pas en sécuritéi".
Yvonne, 78 ans, se dit "très contente, très heureuse". Et d'ajouter : "Jamais je m'attendais à avoir une maison. J'avais dit à monsieur le maire [que je voulais être] dans un coin calme. J'avais même dit que ça faisait un an que j'étais pas sortie."
Le maire PCF d'Avion Jean-Marc Teiller a jugé jeudi "satisfaisant" le relogement en cours. "À ce jour, sur les 38 logements qui étaient occupés, nous avons effectué 15 déménagements et une solution est trouvée pour 34 locataires" sur les 41 de la tour, a-t-il annoncé lors d'une conférence de presse.
"Danger de mort"
Le 23 août, M. Tellier avait pris un arrêté ordonnant ce relogement suite à une série d'actes de "vandalismes graves" dans cette tour vétuste de 12 étages bâtie à la fin des anneés 70, notamment des incendies.
Serge Caron, 54 ans, s'est réjoui d'avoir été relogé dans un appartement plus vaste "propre et plus agréable", 200 mètres plus loin. "On vivait avec le bruit et la crainte de ce qui pouvait se passer chaque nuit (...) Ça fumait la chicha, ça buvait des canettes, ça donnait des coups de pied dans les portes pour défoncer les appartements vides".
Albertino Bellacappa, 59 ans, estime, lui, qu'il était "en danger de mort". "Avoir toujours le feu, c'était stressant. On avait peur, on s'enfermait", a-t-il affirmé à l'AFP.
L'avenir de la tour des Frênes, construite à la fin des années 1970, est "en discussion". "Soit elle sera abattue, soit elle sera transformée en bâtiment administratif", selon M. Tellier qui souhaite "accompagner au mieux" les locataires dans ce relogement, "surtout les personnes âgées et fragiles."
Beaucoup sont aidés par les bailleurs sociaux. Par ailleurs, en cas de hausse des loyers, l'augmentation ne sera pas supérieure à plus de 10% du précédent montant.