Wingles : une journaliste visée par une bouteille d'acide lors d'une manifestation lycéenne

Angèle Bayeul, journaliste à La Voix du Nord, a été visée par une bouteille d'acide ce vendredi matin, alors qu'elle couvrait une manifestation devant le lycée Voltaire de Wingles, dans le Pas-de-Calais. Elle a déposé plainte.

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"C'était très choquant", nous a confié Angèle Bayeul, après l'agression dont elle a été victime ce vendredi matin.

Depuis jeudi, cette journaliste de La Voix du Nord couvre le blocage et les manifestations des élèves du lycée Voltaire de Wingles, dans le Pas-de-Calais, dans une atmosphère de plus en plus tendue. "Ce matin, je les ai sentis plus réticents, ce n'était pas les mêmes élèves que la veille", explique-t-elle. Alors qu'elle enregistre une interview filmée d'une jeune lycéenne, responsable du mouvement "Voltaire en blanc", d'autres élèves lui jettent un oeuf. "Je leur ai dit : "si vous refaites ça, je me casse" et je suis partie".
 


Avec une consoeur de L'Avenir de l'Artois, Noémie Lemire, Angèle Bayeul prend place ensuite entre les élèves et les CRS qui se sont déployés à proximité du lycée, prêts à intervenir. Elle est alors visée par une bouteille d'acide qui tombe "à 30 centimètres" d'elle.
 
En esquivant le projectile, elle glisse sur le sol, s'écorche les mains et brise l'écran de son téléphone mobile, mais s'en sort sans aucune blessure grave. "C'est un mélange d'acide et d'aluminium dans une bouteille en plastique, avec la pression, ça explose", décrit-elle. "C'était clairement nous qui étions visées".
 
Choquée, Angèle Bayeul a déposé plainte ce midi au commissariat de Lens, en accord avec sa rédaction en chef. "Je tiens à préciser que ceci est l'acte d'une minorité de manifestants", a-t-elle indiqué sur son compte Twitter. "On ne se laisse pas abattre et on continue de faire notre métier dans la passion de l'information chaque jour".   

"C’est évidemment intolérable", a réagi la rédaction de La Voix du Nord sur son site internet. "Les journalistes régionaux et les correspondants vont chaque jour au contact de la population. Cette proximité nous permet d’aller au plus près de la réalité. Nous n’avons pas attendu les récents événements pour dénoncer l’abandon de certains territoires, la fracture sociale et numérique dont sont victimes des populations qui se sentent déclassées. (...)  On peut décrier la presse, lui faire des reproches qu’elle mérite parfois. Il n’en reste pas moins que les seuls pays où la presse n’est pas libre de faire son travail sont des dictatures."
 
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