Un surveillant et une surveillante ont été agressés dimanche avec un pied de table en fer par un détenu à la prison de Longuenesse, près de Saint-Omer, et ont été conduits à l'hôpital.
"Un détenu a agressé deux surveillants avec un pied de table et les a touchés au bras. Les surveillants ont été conduits à l'hôpital", a indiqué à l'AFP la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP). Yannick Lefebvre, du syndicat Ufap-Unsa à la prison de Longuenesse, a confirmé l'agression en précisant qu'elle s'était déroulée dimanche vers 18h30.
Elle a eu lieu dans ce centre de détention où les cellules sont ouvertes jusqu'à 18h30. "Il a certainement arraché le pied de table pour agresser le personnel", a-t-il ajouté. D'après le secrétaire interrégional FO pénitentiaire Julien Martin, "deux détenus avaient prémédité leur action et un seul est passé à l'acte". L'agresseur présumé "les a frappés avec un pied de table, une barre de fer de 80 cm de long, de 5 cm sur 5 cm. Les deux surveillants ont été blessés gravement car ils ont été conduits à l'hôpital, l'un des deux a peut-être un bras cassé", a dit M. Martin.
L'agresseur, un détenu de droit commun, a été placé en garde à vue, selon M. Martin. "On est très choqué, ça ne va faire qu'amplifier la grogne et il y aura un durcissement demain à Longuenesse", a dit M. Martin alors que les syndicats de surveillants de prison ont prévu de reprendre l'épreuve de force avec le gouvernement en appelant à un nouveau "blocage total" des établissements lundi.
Durcissement du mouvement
"Les syndicats appellent à ne pas prendre les clefs demain à Longuenesse: on peut s'attendre à ce que ce soit les policiers qui viennent gérer l'établissement", a-t-il confié. "Il s'agit encore une fois d'une agression envers le personnel, on n'en peut plus: c'est quotidien !" a estimé M. Lefebvre.
Selon lui, les deux blessés, deux quadragénaires, ont été transportés à l'hôpital d'Helfaut, à quelques kilomètres du centre de détention de Longuenesse. "Ils effectuent des examens, ils ont de nombreuses contusions aux bras et sont touchés psychologiquement". Interrogé sur les circonstances de l'agression, il a dit préférer attendre les résultats de l'enquête.
M. Martin a, lui, qualifié les faits de "guet-apens" et de "tentative d'assassinat". Dimanche après-midi, toujours dans les Hauts-de-France, des dizaines de détenus dans les prisons de Maubeuge et Sequedin avaient refusé de regagner leur cellule après la promenade. La situation est redevenue normale en fin de journée.