Sans nouvelle de l'Etat et de l'ARS, la maire d'Evin-Malmaison, commune proche du site de l'ancienne fonderie Metaleurop (fermée en 2003) a pris la décision de ne pas laisser en accès libre l'aire de jeux d'une école, par mesure de précaution.
Dans le cadre d'une enquête journalistique de l'émission "Vert de rage" de France 5, des relevés de taux de plomb alarmant ont été révélés aux habitants d'Evin-Malmaison. Cette commune du Pas-de-Calais est limitrophe de Noyelles-Godault où était localisé l'ancien site industriel Metaleurop, une fonderie centenaire très polluante par ses rejets de plomb dans l'atmosphère.
Des taux de plomb défiant toute concurrence, ont été prélevés dans les terres : de 6 500 à 232 415 mg/kg de plomb relevés – mais pas seulement : 484,9 mg/kg dans l'école maternelle, jusqu'à 623 mg/kg dans le stade, entre 1 096 et 1 706 mg/kg dans les jardins.
Il faut savoir que selon la loi, les terres d'utilité publique contenant plus de 300 mg/kg de plomb "doivent être évacuées dans des installations prévues et autorisées à cet effet".
Deux actions judiciaires en cours
Les récréations se poursuivent mais sur le bitume
Valérie Petit, maire d'Evin-Malmaison
Face à ces données, la maire d'Evin Malmaison, Valérie Petit, sans nouvelle de l'ARS et de l'Etat avant lundi 16 mai, avait prévenu qu'elle fermerait les aires de jeux de l'école Dolto concernée. Ces dernières sont en terre et contiennent du plomb en quantité importante. "Les récréations se poursuivent mais sur le bitume", précise la maire, jointe par téléphone, qui précise que deux actions judiciaires sont encore en cours contre l'Etat : l'une sur les taxes foncières, l'autre sur le préjudice écologique.
"Nous sommes en appel sur le premier dossier : si les habitants voient leur taxe foncière réduite de 50% en raison de cette pollution, ce n'est pas le cas des communes. Or, cela représente 160 000 euros par an depuis 2017 (1) pour Evin Malmaison", explique la maire de la commune. Quant au préjudice écologique c'est en cours. "Cela représente 20 millions d'euros pour décaisser et remettre de la bonne terre sur les trois principales communes concernées de la CAHC, communauté d'agglomération d'Hénin-Carvin. Evin-Malmaison, Courcelles-lès-Lens et Noyelles-Godault".
(1) Date à partir de laquelle les communes auraient dû avoir le droit à une compensation.