À Dijon, la polémique enfle concernant l’ancien site de la CARSAT. Ce bâtiment désaffecté et amianté semble abandonné depuis 2016, sans protection particulière. Des riverains et associations de défense de l’environnement s’insurgent contre l’inaction des pouvoirs publics.
En 2016, près de 650 salariés doivent quitter le siège de la Carsat, situé dans la zone d'activité Cap Nord à Saint-Apollinaire, en Côte-d'Or. Le bâtiment contient des traces d'amiante. Neuf ans plus tard, le bâtiment est à l'abandon, et le minéral à caractère cancérigène est toujours présent dans les murs.
Une situation qui inquiète Grégory Vitu, un entrepreneur qui travaille juste en face de ce site désaffecté, membre de l'association Cap-Nord. "Dès le début, on l'a signalé aux autorités, à la mairie et à tous les organismes le problème. Depuis personne n'est intervenu. La question est de savoir pourquoi rien n’a été fait, pourquoi on a laissé faire ça. Ça nous concerne parce qu'en tant que chef, on est responsable de la santé de nos salariés."
Je pense qu'il est déjà trop tard vu l'état du bâtiment.
Grégory Vitu EntrepreneurMembre de l’Association Cap Nord
Depuis son rachat par la société LCDP, aucun travaux de désamiantage n’a été engagé. Pire, il y a quelques années, des gens du voyage ont occupé le terrain et désossé le bâtiment. Les Amis de la terre se sont emparés de l'affaire.
Ce sont des habitants du quartier qui leur ont fait part de leur inquiétude. "Ils nous ont interpellés sur le fait qu’il est laissé à l’abandon à l'air libre, vu qu'il y a de l'amiante, on est très étonné. On est sur le site, on rentre comme ça, il n’y a pas de pancarte, pas de vigile, pas de barrière. N'importe qui peut rentrer, on a vu des vidéos d’Urbex, des jeunes qui s’y rendent malgré le danger évident de la présence d'amiante", s'interroge Stéphane Dupas, président des amis de la terre de Côte-d'Or.
"Je suis stupéfait par le silence des pouvoirs publics"
Les amis de la terre ont écrit une lettre à l'attention de François Rebsamen, président de la métropole, et d'autres élus dans l'espoir de voir la situation évoluer. "On demande des comptes, on n'a pas de réponse. Pourquoi un tel bâtiment est dans un tel état, pourquoi des gens peuvent y accéder, pourquoi il n’y a pas de mesures de sécurité pour les incendies. Il y a une urgence, je n'ai jamais vu un bâtiment comme ça."
Il faut que l'accès soit interdit, Les gens sont très inquiets dans le quartier.
Stéphane DupasPrésident des amis de la terre de Côte-d'Or
Le maire de la commune sur laquelle se trouve la friche, lui, renvoie sur les services de l’État. Le conseiller municipal d'opposition Emmanuel Bichot (DVD) s'insurge quant à cette situation. "La situation est grave. Je l'ai découverte, j'étais stupéfait. Je regrette que les choses évoluent très lentement alors que le site est dangereux. Qui porte la responsabilité de la situation et doit mettre de l'ordre ? Il serait temps que le propriétaire de ce lieu s'explique. Je suis stupéfait par le silence des pouvoirs publics, l'absence de parole du président de la métropole", explique le conseiller métropolitain.
Contactés, le propriétaire du bâtiment Thierry Coursin, l’ARS et la préfecture ne nous ont pas répondu.