Migrants. En septembre, toujours plus de traversées de la Manche, de sauvetages à répétition

Le week-end dernier, près de 100 migrants ont été récupérés en mer entre Boulogne et Dunkerque. Des interventions presque quotidiennes en ce mois de septembre qui comptabilise 994 sauvetages.

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C'est une scène qui se répète, encore et toujours. Des migrants prennent la mer sur des embarcations de fortune, direction les côtes anglaises, à peine à 30 km, où ils espèrent trouver un avenir meilleur. 

Malgré sa dangerosité, ils sont de plus en plus nombreux à tenter la traversée. Le mois d'août 2021 a atteint un record, avec 828 arrivées en un jour en Angleterre. "Le phénomène vient du fait que les passages par camions ou tunnel sont devenus trop compliqués, la frontière est militarisée. Donc les exilés sont poussés vers des voies plus risquées et plus coûteuses, par la mer", explique Marguerite Combes, coordinatrice Calais chez Utopia56.

Par ailleurs, les passeurs utilisent désormais des pneumatiques de plus grande capacité (jusqu’à 65 personnes) lorsque, entre 2019 et 2020, les embarcations ne transportaient qu’une quinzaine de personnes.

Difficile en revanche de chiffrer le nombre de tentatives  puisque beaucoup de migrants se font intercepter avant même d'accéder à l'eau, dès le bord de la plage.

Cependant, si certains migrants atteignent le sol anglais, d'autres ont besoin d'être secourus. Ces sauvetages aussi se multiplient. En septembre, leur nombre s'élève à 994, soit deux fois plus qu'au mois d'août.

Porter secours

Sur les côtes et les plages, les forces de l'ordre tentent d'empêcher les traversées en interceptant les migrants et leur bateau avant qu'ils ne prennent le large. Une fois en mer le droit international maritime s'impose, il faut porter secours aux personnes, dès lors qu'elles sont en danger. Des CRS suivent ces traversées illégales, mais n'interviendront seulement en cas de naufrage, comme on peut le voir en images dans ce reportage France 2.

Certains marins-pêcheurs se retrouvent eux-aussi face à ce phénomène, comme le 12 août dernier, où deux chalutiers sont intervenus pour aider cinq hommes à la mer. L'un d'entre eux était déjà mort à leur arrivée. C'est le premier migrant ayant perdu la vie dans le détroit du Pas-de-Calais en 2021. L'an dernier, neuf personnes seraient décédés en tentant de rejoindre l'Angleterre. 

"Une fois qu’on est confronté à ça, on se dit qu’il faut que la politique bouge, c’est pas logique qu’on laisse des êtres humains…ils ont plus de vie quoi", confie Jean-Michel Fournier, patron d'un des chalutiers sauveteurs. 

Le manque de prise en charge des personnes secourues est pointé du doigt par les associations. Marguerite Combes (Utopia56) estime que "l'Etat n'organise rien à la suite des naufrages, alors que c'est un choc traumatique puissant, les gens sont sauvés, puis on les laisse trempés sur place et on les contrôle, trempés. Une fois terminé, ils sont relâchés, c'est tout."

Selon l'association, la multiplication de ces traversées incombe aussi à la politique européenne, qui "laisse un vide en matière de politique d'accueil". L'avenir des migrants tentant la traversée se jouent entre deux pays, la France et le Royaume-Uni, pas toujours d'accord sur la façon de gérer ce phénomène grandissant.

L'Angleterre et le droit maritime en question

Depuis le Brexit, le gouvernement britannique a fait de la lutte contre l'immigration une priorité. Confronté à des arrivées record de migrants traversant illégalement la Manche, le Royaume-Uni menace aujourd'hui la France de refouler les bateaux.

Selon la presse britannique, la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel souhaiterait que la police des frontières britannique (Border Force) s'entraîne à refouler les embarcations avant qu'elles n'atteignent les côtes anglaises et ainsi les renvoyer dans les eaux françaises, ce qui irait "à l'encontre du droit maritime", lui a répondu Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur. 

"La meilleure solution c'est de les empêcher de quitter les côtes françaises. Nous dépendons beaucoup de ce que font les Français mais clairement le temps passe et, le problème ne se résolvant pas, il va nous falloir employer toutes les tactiques possibles" a déclaré le premier ministre Boris Johnson.

En France, malgré les mesures de surveillance qui s'intensifient, les embarcations continuent chaque jour de quitter les côtes. Selon l'agence de presse PA, plus de 14 000 migrants sont arrivés sur les côtes du sud de l'Angleterre par cette voie depuis le début de l'année, soit bien plus que sur toute l'année dernière (plus de 8 000).

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