Norrent-Fontes : deux Érythréens condamnés à douze ans de prison pour avoir tué un Soudanais en 2016

Des peines de douze ans de réclusion criminelle ont été prononcées ce mercredi 5 février à l'encontre de deux Érythréens de 33 ans, jugés aux assises du Pas-de-Calais pour la mort en 2016 d'un jeune Soudanais dans une rixe, survenue dans un camp d'exilés. 

Deux Érythréens âgées de 33 ans ont été condamnés à douze ans de prison aux assises du Pas-de-Calais pour la mort en 2016 d'un jeune Soudanais dans une rixe, survenue dans un camp regroupant des exilés. Retrouvé gisant sur une aire d'autoroute, le jeune homme était mort à son arrivée à l'hôpital. 

Décrits par plusieurs témoins comme les meneurs d'un groupe de passeurs, Estifanos H. et Tsehaye T. sont accusés d'avoir participé au lynchage, dans la nuit du 17 au 18 octobre 2016, de Mohammed E., jeune Soudanais de 25 ans qui vivait dans le camp de Norrent-Fontes, actuellement démantelé. Ce camp, situé à une soixantaine de km de Calais, regroupait alors entre 150 et 200 personnes.
 
L'avocat général Julien Michel a réclamé, à l'encontre de ces deux hommes poursuivis pour violences en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner, une période de sûreté de six ans et une interdiction définitive de territoire national. Il a aussi requis des peines d'un an d'emprisonnement à l'encontre de deux autres Érythréens, Mihri A. et Erymis T., qui auraient pris part aux faits, mais seulement poursuivis pour violences en réunion.
 

"Ils ont appliqué la loi du plus fort"


Pour le ministère public, tous ont porté des coups de bâton à la victime. Mais selon des témoignages concordants, les deux principaux accusés l'ont eux frappé à la tête, provoquant des blessures mortelles. "Ils ont appliqué la loi du plus fort, la loi de la jungle, ce qui est intolérable sur notre territoire national", a lancé ce mardi 4 février l'avocat général, pointant la "sauvagerie" des faits.
 
Mais selon Me Gaël Dennetière, avocat de Tsehaye T., "plusieurs rixes ont éclaté au cours de cette nuit entre différents groupes et le mystère reste entier pour déterminer celle au cours de laquelle la victime a reçu les coups" mortels. Alors qu'Estifanos H. et Tsehaye T. sont écroués depuis les faits, les deux autres accusés comparaissaient libres, après quatorze mois de détention provisoire.
 
Ce lundi 3 février, un autre Érythréen, qui n'a pas été inquiété, avait témoigné à la barre. Il a expliqué qu'"au début, on voulait seulement l'impressionner mais tout le monde était énervé et cela a dégénéré". Il a ensuite indiqué que la victime avait été extraite de sa tente et emmenée dans un sous bois. 

Jeudi 30 janvier, chacun des accusés, interrogés par la cour, s'était dit "innocent" des coups portés à la victime. "Je ne sais pas pourquoi je suis là", a déclaré Tsehaye T., assisté d'un interprète.

Les représentants de l'association "Terre d'errance", venus assister aux débats, sont persuadés que le jeune Soudanais à été victime d'un crime mafieux, mais aucune association ne s'est portée partie civile.

 
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