Les exploitants agricoles du Pas-de-Calais souhaitent que des dérogations au confinement soient accordées aux chasseurs pour qu'ils puissent endiguer la prolifération de gibier, accusé de détruire les champs.
La FDSEA (Fédération nationale des syndicats exploitants agricoles) du Pas-de-Calais a demandé mercredi 4 novembre que les chasseurs du département soient autorisés malgré le confinement à chasser 14 espèces, du sanglier à l'étourneau sansonnet.
Ces dérogations doivent permettre, selon la FDSEA 62 la "régulation du grand gibier" ainsi que celle des autres espèces chassables, susceptibles, si non régulées, de provoquer "des dégâts agricoles". La Fédération précise solliciter la "régulation" du "sanglier, chevreuil, daim, cerf Sika, lapin de garenne, lièvre, faisan, pigeon ramier, renard, corbeau freux, corneille noire, pie bavarde, rat musqué et étourneau sansonnet".
Elle juge "primordial qu'un arrêté soit pris en ce sens pour protéger l'activité agricole" du grand gibier mais aussi des "petits gibiers" dont "des centaines d'attestations" lui ayant été transmises au printemps "permettent largement de prouver les dégâts" sur les semis.
"Des chasses de régulation doivent impérativement être menées sur ces espèces, tout en respectant les gestes barrières, il en va directement de la santé de nos exploitations", insiste la Fédération dans un communiqué.
Des dérogations pour chasser les sangliers et les cervidés devraient être acceptées
La secrétaire d'Etat à la Biodiversité, Bérangère Abba, avait assuré lundi que les dérogations au confinement accordées par les préfectures aux chasseurs pour permettre la régulation de certaines espèces seraient limitées "au strict minimum", citant les sangliers et les cervidés.Elu en 2010 à la tête de la Fédération départementale des chasseurs du Pas-de-Calais, le patron des chasseurs français, Willy Schraen avait auparavant indiqué que ces dérogations pourraient concerner "6 ou 7 espèces", incluant notamment lapins, lièvres, faisans et pigeons, mais le secrétaire d'Etat avait exclu cette hypothèse.
Dans un post sur sa page personnelle Facebook, un administrateur de la Fédération des chasseurs 62, Thierry Forestier, s'en est pris mardi au "dogmatisme enverdeur" du ministère de la Transition écologique, accusé d'être intervenu au niveau du département pour limiter les dérogations envisagées.
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) s'est inquiétée pour sa part des décisions préfectorales à venir, annonçant qu'elle attaquerait celles qui lui paraitraient "disproportionnées".