Deux cousins originaires de Libercourt (Pas-de-Calais) ont été condamnés à 20 ans et 15 ans de prison pour la tentative de meurtre d'un quadragénaire, qui a eu le malheur de venir chercher ses chiens dans leur quartier. La victime, restée invalide à 66%, avait été retrouvée dénudée et brûlée.
Deux cousins ont été condamnés vendredi à Douai à 20 et 15 ans de réclusion criminelle pour la "tentative de meurtre aggravée" en 2015 d'un quadragénaire. Un troisième homme a été reconnu coupable de complicité, il a été condamné à un an ferme et quatre ans de sursis.
Les accusés ont nié les faits
Dans la nuit du 27 au 28 mai 2015, Mohamed Ainaoui et Bilal Belgherbi, âgés de 19 et 20 ans au moment des faits, ont passé à tabac un père de famille venu chercher ses chiens dans leur cité de Libercourt (Pas-de-Calais), avant de brûler sa voiture dans un champ de Phalempin (Nord).
Sorti du coffre in extremis par l'un des accusés, Fabien Lherbier avait été retrouvé quelques mètres plus loin, dénudé, brûlé au deuxième degré sur 20% du corps et
presque mort. Il est resté invalide à 66% et a perdu en partie la mémoire, notamment sur cette nuit-là. Toute la semaine comme depuis le début de l'instruction, les deux cousins ont nié les faits.
"Le roi du quartier"
La Cour a suivi les réquisitions du parquet. Elle a condamné Mohamed Ainaoui, décrit jeudi par l'avocat général comme "le meneur" et "le plus dangereux", à 20
années de réclusion criminelle. Selon l'accusation, reposant en grande partie sur les aveux du troisième homme, Ainaoui avait porté les premiers coups, avant d'être rejoint par son cousin et que tous deux ne "s'acharnent sur la victime" à coups de pied et de poing.
"C'était un caïd", le "roi du quartier", et lorsqu'il a rencontré M. Lherbier sur son territoire "il l'a massacré gratuitement", avait tancé jeudi l'avocat général, y voyant une "volonté de détruire". Bilal Belgherbi, jugé coupable d'avoir "fracassé une bouteille sur le crâne" du quadragénaire et d'avoir suivi son cousin dans ce déchaînement de violence, a été condamné à 15 ans.
Un complice "soumis à la peur"
Le troisième accusé, Mohamed Boumaaraf, âgé de 22 ans au moment des faits, a été condamné à cinq ans de prison dont quatre avec sursis probatoire, pour s'être rendu complice en allant notamment remplir un bidon d'essence.
Interpellé grâce à la vidéosurveillance d'une station service, il avait tout raconté aux enquêteurs. Il assure être tombé par hasard sur les cousins, réputés pour leur violence, puis avoir été "contraint" d'aller chercher l'essence et de les accompagner à Phalempin."Il a été soumis à la peur", avait relevé l'avocat général jeudi, considérant que ce jeune n'avait ni pris part aux violences physiques ni eu l'intention de tuer.