Le groupe automobile a annoncé que la production de son moteur EB Gen 3 se déroulera dans l'usine de Douvrin, dans le Pas-de-Calais. Les salariés craignaient que la production de ce moteur nouvelle génération soit délocalisée.
L'annonce a été vécue comme un soulagement. Mardi 13 avril, le groupe PSA a annoncé que les moteurs EB de troisième génération allaient être produits sur le site de Douvrin, qui emploie plus de 1.400 personnes. L'inquiétude pesait depuis que le groupe automobile avait décidé de produire la prochaine génération de moteurs EP (un autre type de moteur jusqu'ici produit à Douvrin, nldr) en Hongrie. Les salariés, les syndicats et les élus, dont Xavier Bertrand, le président de la région, s'étaient regroupés samedi 10 avril à Douvrin pour défendre la pérennité du site.
Logiquement, l'annonce a donc été bien accueillie par les syndicats. Franck Don, délégué syndical CFTC de PSA estime qu'une annonce différente "aurait été une catastrophe, un drame pour le site". "Sur les trois moteurs que l'on produit actuellement, deux vont être arrêtés ou délocalisés (le moteur diesel DVR et le moteur EP qui va être produit en Hongrie, ndlr). Si en plus le EB Gen 3 n'était pas produit ici, c'était la disparition du site".
"Nous sommes soulagés, nous allons pouvoir souffler et nous sommes plus sereins sur notre avenir", résume Laurent Cambier, secrétaire CSE du site de Douvrin de Force ouvrière. "C'est aussi le résultat du bon travail de l’intersyndical et des élus qui nous ont aidés", remarque-t-il.
Suite à la mobilisation des salariés, syndicats et élus locaux, avec @OGacquerre nous avons eu confirmation de @StellantisFR de la production du nouveau moteur EB Gen3 à la Française de Mécanique de Douvrin. La mobilisation continue pour un maximum d’emplois ! https://t.co/hDvlqSaVf0
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) April 13, 2021
L'avenir à plus long terme du site est conditionné par l'arrivée et le développement de l'usine de batteries ACC, dans laquelle plusieurs centaines de salariés de PSA pourraient être amenés à travailler dans les années à venir.
Selon les projections du groupe, l'usine de batteries devrait employer dès fin 2023, 200 à 300 personnes. La suite ? 350 à 500 salariés à la fin de 2024, et 600 à 1.000 salariés à la fin de l'année 2025. "La part réservée aux employés de PSA n'est pas encore connue", ajoute Franck Don de la CFTC. La production du moteur EB Gen 3 devrait permettre aux salariés de PSA d'avoir du travail et de négocier en douceur la transition avec le projet de batteries.
Pour encore plus s'intégrer dans le projet de l'usine ACC, les syndicats proposent de prendre leur part dans la production. "ACC va produire des modules pour batteries mais ne sait pas les emballer. Nous, nous savons le faire et cela pourrait être fait par les salariés de PSA. Ecologiquement cela pourrait être intéressant parce que nous sommes à côté", conclut Laurent Cambier de Force ouvrière.