Depuis le 1er mai, les pompiers du Pas-de-Calais peuvent facturer aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités certaines de leurs interventions qui ne relèvent ni d'une situation d'urgence, ni de la prévention des risques, afin de limiter les abus.
Le conseil d'administration du Service départemental d'incendie et de secours du Pas-de-Calais (SDIS 62) a pris la décision l'an dernier de facturer certaines interventions. Elle est entrée en vigueur le 1er mai.
Selon leur état-major, les pompiers du Pas-de-Calais ont constaté qu'ils étaient de plus en plus sollicités pour des "interventions liées à des défaillances de prestataires privés" comme des pannes d'ascenseur, de systèmes d'alarme ou de télé-surveillance. "Les pompiers n'ont pas à assurer le service après-vente", nous explique-t-on. "On a été obligé de regarder aussi les appels intempestifs, générateurs de déplacement important de moyens, pour des ouvertures de portes, des captures d'animaux ou des destructions de nids d'insectes".
"La protection ne va pas être altérée"
Désormais, les pompiers peuvent donc présenter une facture aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités qui abuseraient de leurs services. Le tarif minimum sera d'environ une centaine d'euros et la note grimpera en fonction de la distance, ainsi que des moyens humains et matériels déployés. En revanche, les interventions qui relèvent de la prévention des risques réels, de la protection des biens, des personnes et de l’environnement et du secours d’urgence ne seront pas facturées. "La protection ne va pas être altérée", assure l'état-major du SDIS 62. L'opérateur téléphonique préviendra du caractère payant de l'interventon.
Si par exemple, vous découvrez un nid de guêpes dans votre maison, à proximité de la chambre de votre bébé, les pompiers ne vous feront rien payer. En revanche, si vous les appelez pour un nid situé au fond de votre jardin, ils vous factureront l'intervention à hauteur de 100 à 150 euros, sachant qu'un prestataire privé peut venir détruire le nid.
Le SDIS 62 n'est pas le premier à vouloir facturer certaines interventions. Des mesures similaires ont déjà été prises dans de nombreux départements français (Aisne, Calvados, Vaucluse, Puy-de-Dôme, Vendée, Aube, Bas-Rhin, Moselle, Essonne, Yvelines...), conformément à une recommandation de la Cour des Comptes en 2011.