Alors que la rentrée scolaire approche, le département du Pas-de-Calais a présenté ses engagements en faveur des collèges, ce mercredi 23 août. L’inflation, la transition écologique et l’accès à la culture seront en 2022-2023 les enjeux phares.
Dans huit jours, plus de 61 000 collégiens feront leur retour dans les établissements scolaires du Pas-de-Calais. Pour cette année 2022-2023, le département, chargé d’assurer l’entretien et le fonctionnement des collèges, entend particulièrement s’engager sur les thématiques du pouvoir d’achat, de la transition énergétique et de la démocratisation de la culture.
Autant d’enjeux abordés ce mercredi 24 août au collège Jean-Jaurès à Aire-sur-la-Lys, où a également été inauguré un plateau multisport. Le président du département du Pas-de-Calais, la vice-présidente en charge des collèges et la vice-présidente chargée de la culture, notamment, ont présenté les initiatives et dispositifs actuels et ceux à venir dans le Pas-de-Calais. On vous propose de les découvrir à travers trois questions :
Quelles sont les priorités du département cette année ?
En première place sur le podium se trouve le maintien pour les familles d’un tarif de demi-pension “abordable”, “de manière à ce qu’elles ne se voient pas répercuter l’envolée des coûts alimentaires”, explique Blandine Drain, vice-présidente en charge des collèges. Cette année encore, les collégiens qui mangeront à la cantine paieront donc leur repas 3,06 euros. Pour les boursiers, le prix sera de 1,20 euros, quand le coût complet d’un repas est estimé à 9 euros. Une “égalité par l’assiette”, selon l’expression utilisée par Jean-Claude Leroy, président du département du Pas-de-Calais, qui permet de faire face au contexte économique incertain. Pour ne pas impacter les familles, le département a donc fait le choix d’une “politique volontariste”, approfondie en faveur d’une alimentation durable.
Outre des expérimentations sur la lutte contre le gaspillage, les circuits courts sont également favorisés, notamment à Desvres où 53% des produits utilisés sont locaux. Il s’agit pour le vice-président du conseil départemental, Jean-Claude Dissaux, d’un “exemple à suivre”, puisque si l’alimentation durable est en “nette progression, il reste toutefois de la marge”. Sur l’ensemble des demi-pensions, la part moyenne d’approvisionnement en produits durables est de 14%.
La meilleure manière de lutter contre le harcèlement, c’est de libérer la parole.
Jean-Claude Leroy, président du département du Pas-de-Calais
L’autre priorité affichée est celle de la lutte contre le harcèlement : en complément de la présence des personnels, des stickers de prévention avec le numéro d'écoute et de prise en charge du harcèlement (3020) seront collés sur les calculettes offertes. “La meilleure manière de lutter contre le harcèlement, c’est de libérer la parole”, défend en ce sens le président de la région, qui mentionne également Jonathan Destin, figure de lutte contre le harcèlement scolaire décédé dans son sommeil ce week-end, à l’âge de 27 ans.
Quel sera le plus gros défi à relever en 2022-2023 ?
“Ce sera sans doute de poursuivre et de réussir la transition énergétique des bâtiments et des usages, projette Blandine Drain. Il faut investir dans l’isolation des bâtiments pour qu’ils coûtent moins cher en énergie, mais aussi agir sur les mentalités”, explique-t-elle. Chaque année, le département investit ainsi 70 à 80 millions d’euros pour l’entretien et la construction de collèges “adaptés à notre temps et sécurisés”.
Il faut investir dans l’isolation des bâtiments pour qu’ils coûtent moins cher en énergie, mais aussi agir sur les mentalités.
Blandine Drain, vice-présidente en charge des collèges.
Cela représente un budget de 250 millions d’euros étalés sur trois ans, qui permet entre autres la végétalisation des collèges ou l’installation de panneaux photovoltaïques. Mais puisque la plupart des collèges sont chauffés au gaz, le département doit également faire face, cette année, à une hausse des prix de l’énergie de 3,2 millions d'euros. Une augmentation de 14,8 millions d’euros est même à prévoir pour l’année prochaine.
“Nous connaissons les problèmes mais les solutions demandent de la technicité”, déclare le président du département, Jean-Claude Leroy, qui souhaite “accompagner les collèges avec des experts pour apporter du conseil et de l’ingénierie très précieuse”. Notamment via le projet CUBE.S, porté par le Cerema et le département et cité à plusieurs reprises : il s’agit d’un challenge à destination des établissements scolaires, où l’enjeu est de diminuer, sur plusieurs années, son empreinte carbone.
Une possibilité que le Pas-de-Calais souhaite davantage promouvoir auprès des chefs d’établissement, afin d’atteindre le prochain objectif, comme l’a évoqué le président du département : l’autonomie énergétique des établissements.
Quelles sont les nouveautés ?
Parmi les 1 300 projets mis en place dans les collèges du département, il y a ceux qui existaient déjà : “L’orchestre au collège”, grâce auquel 350 élèves vont cette année être initiés à la pratique instrumentale, ou bien le projet “Silence, on lit !”, qui consiste à organiser chaque jour 15 minutes de lecture, grâce à des livres du CDI ou choisis par les élèves. “Un moment partagé durant lequel tout s’arrête dans le collège”, raconte Valérie Cuvillier, vice-présidente chargée de la culture.
Le département a voulu continuer à faire s’éveiller les collégiens à travers la culture en mettant en place des rendez-vous à l’“Egyptobus”. Un bus itinérant qui sillonnera le Pas-de-Calais d’octobre à janvier, dans le cadre de l’exposition “Champollion, la voie des hiéroglyphes”, programmée au Louvre-Lens.
Des résidences d’artistes au collège seront également inaugurées. L’objectif est, selon Blandine Drain, que les élèves “prennent l’habitude de vivre avec un artiste, pour découvrir que c’est un vrai métier, mais aussi tout le travail qu’il y a derrière la vie d’artiste”. Un dispositif décrit comme une passerelle avec la culture, “parce que pour comprendre que la culture est essentielle, il faut qu’elle fasse partie du quotidien”.