Vendin-le-Vieil, Longuenesse... Les surveillants pénitentiaires promettent de poursuivre leur mouvement de contestation dans plusieurs prisons du Nord et du Pas-de-Calais ce jeudi 7 mars en réaction à l'agression de Condé-sur-Sarthe.
L'agression de deux surveillants par un détenu radicalisé à la prison de Condé-sur-Sarthe a lancé une vaste mobilisation du personnel pénitentiaire, notamment dans le Nord et le Pas-de-Calais ce mercredi 6 mars. Ce mouvement de protestation doit se poursuivre jeudi, notamment au centre de détention de Longuenesse à l'appel de l'intersyndicale (Unsa, CGT, FO, SPS et CFDT).
Les surveillants de cette prison, située près de Saint-Omer, avaient pris leur service avec 20 minutes de retard ce mercredi matin pour alerter la direction et prévoient de bloquer complètement l'établissement jeudi, dès 6h30. Reçus par la direction, ils demandent une amélioration des conditions de sécurité dans leur travail, une augmentation des effectifs et de leurs indemnités.
"Il faut une revalorisation salariale car la grosse problématique, c'est qu'on n'arrive pas à recruter. Le métier n'est pas attractif", selon Yoan Karar, secrétaire général adjoint Force ouvrière. Et Emmanuel Guimaraes, délégué national FO d'ajouter : "on va revivre ce qui s'est passé l'année dernière", en allusion à l'important mouvement social qui avait touché les prisons après l'agression de trois surveillants par un islamiste à Vendin-le-Vieil en janvier 2018. Ce qui avait déclenché un mouvement social de trois semaines dans les prisons françaises, le plus important depuis 25 ans.
Agressions répétées
Le mouvement sera également suivi dans le centre de détention de Vendin-le-Vieil, près de Lens. Il devrait même se durcir jeudi matin avec un blocage filtrant dès 6h permettant seulement aux surveillants de pénétrer dans la prison et bloquant tout le personnel annexe comme les cuisiniers, les formateurs... "Ça va tourner au ralenti", prévient Grégory Strzempek, délégué UFAP de Vendin-le-Vieil.
La prison fait partie des cinq en France à comprendre un quartier d'évaluation de la radicalisation (QER). Dans ces quartiers, où interviennent notamment psychologues, référents religieux, conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation (CPIP), les détenus identifiés comme "radicalisés" sont évalués pendant environ quatre mois.
Selon les syndicats, le manque de moyens est d'autant plus problématique à Vendin-le-Vieil car les enjeux sont lourds, les détenus ayant souvent des profils psychologiques complexes. A ce jour, la dernière agression remonte au 28 février. Un détenu, arrivé un an auparavant de la prison de Condé-sur-Sarthe, a tenté d'arracher l'oeil d'un surveillant à main nue.