Construit au 19éme siécle, la même année que la tour Eiffel, l'ascenseur à bateaux des Fontinettes est un ouvrage classé monument historique. Aprés des années d'attente, sa rénovation a commencé. Désamiantage, décapage, peinture et rivetage à chaud, des savoirs-faire anciens et régionaux.
Classé Monument Historique en 2014, l’ascenseur à bateaux des Fontinettes fait la fierté des habitants de la ville d’Arques, près de Saint-Omer. Construit en 1887 pour remplacer une échelle de 5 écluses, il permettait aux péniches de franchir une pente de 13 métres de dénivelés.
Après 80 ans de bons et loyaux services, l’Ascenseur cesse de fonctionner en 1967, pour être remplacé par une écluse à grand gabarit. Laissé à l'abandon durant plusieurs années, il échappe à la destruction et depuis quelques mois, les travaux de sa rénovation ont commencé : un chantier de trois ans avec pour obligation de respecter certaines méthodes utilisées lors de sa construction.
Rénovation à l'ancienne pour un ouvrage unique en France
Aujourd'hui, les travaux de restauration ont pour objectif, la sécurisation et la rénovation du bâtiment, en respectant les techniques de l'époque. Notamment pour toutes les parties métalliques fortement dégradées. Mise en peinture et rivetage, des opérations effectuées conjointement par les entreprises régionales Lassarat et Dumanois, sous la houlette de l'entreprise ETGC, basée à Arques.
"Comme attendu, la structure contenait beaucoup de plomb et de fibre d’amiante, nous avons du sécurisé les lieux pour éviter la dispersion et donc la pollution. Plus 7 000 m2" précise Alexis Salaun, chargé d'affaire chez Lassarat. "Travailler sur des monuments historiques en respectant un cahier des charges trés précis, ce sont des conditions que nous connaissons bien. Nous avons deja travailé sur la flêche de la cathédrale de Rouen."
Une fois la tôle nettoyée c'est au tour du rivetage à chaud de commencer. "Une opération à l’ancienne, où les rivets sont chauffées à 900-1 000ºC, et manipulées de manière à resserrer la structure sur laquelle elles sont placées. Un travail qui nécessite 3 personnes : le chauffeur, le teneur qui maintient le rivet et le riveur qui le frappe" explique Christophe Demaison, de l'entreprise Dumanois. "La même technique qu'il y a deux siécles, en 4 mois nous avons remplacés plus de 4 000 rivets".
Aujourd’hui, seules quelques entreprises font perdurer ce savoir-faire ancestral en France.
À quoi ressemblera l’ascenseur à bateaux après les travaux ?
L'ascenseur à bateaux des Fontinettes est considéré comme un véritable témoin du machinisme triomphant du 19ème siècle. Son principe etait celui d’Archimède, une balance à 2 pistons, réalisée de 1883 à 1887, où 2 caissons métalliques accueillés chacun une péniche : 15 mètres de long, 2 mètres de large. Les techniques employées pour sa construction étaient exceptionnelles pour l’époque : fondations à air comprimé, gel des sols, éclairage électrique permanent et rivetage à chaud, comme pour la Tour Eiffel.
Le montant total des travaux de cette rénovation s’élève à prés de 8 millions d’euros pour un chantier de 3 ans. En 2021, l'ascenseur à bateaux aura une vocation pédagogique et il sera de nouveau possible de le visiter. La création d'un nouveau bâtiment et l'installation d'une nouvelle péniche sont prévus sur les bords du canal.
Au fil de l'eau, découvrez l'ascenseur à bateaux des fontinettes, les cressonnières de Blessy, les faiseurs de bacoves dans l'audomarois, le marais d'Isle à Saint-Quentin qui a inspiré les architectes et la capture des anguilles dans la Somme. #audomarois @a_saint_quentin pic.twitter.com/vMBiBMMU7c
— France 3 Nord (@F3nord) November 10, 2017