En l’espace de quelques jours, le personnel des urgences du centre hospitalier de Boulogne-sur-Mer a subi trois agressions. Suite aux propositions des syndicats, la direction a établi une série de mesures visant à sécuriser le service. Mesures mises en œuvre dès ce vendredi 12 janvier.
La direction de l’hôpital Duchenne avait maintenu sa cérémonie de vœux ce vendredi midi, en dépit du contexte. Les syndicats, eux, avaient autre chose en tête : un plan d’action pour sécuriser le personnel des urgences. Le service a connu trois agressions depuis le 31 décembre. La dernière remonte à la nuit 10 au 11 janvier, une altercation entre un agent et un patient agité. Cinq agents sont en arrêt. Certains pour des blessures physiques, d’autres psychologiques.
180 passages aux urgences dans la nuit du 31 décembre
"Pour tous, le traumatisme est très important", explique Laure Decroo, secrétaire générale de la CGT du centre hospitalier de Boulogne. La nuit du 31 décembre, le service comptabilise 180 passages, "c’est considérable". Un agent est agressé, retrouvé inanimé. Une plainte est déposée.
"Quand un patient est immaîtrisable, qu’il vous poursuit dans les couloirs en criant ‘Je vais te planter, je vais te tuer’, on est persuadé qu’il peut le faire."
Laure Decroo, secrétaire générale CGT du centre hospitalier de Boulogne
Quelques jours plus tard, le 8 janvier, une personne admise à 16h quitte la salle d’attente et commence à s’en prendre à des soignants. Ces derniers protègent tant bien que mal les patients. "Il y avait des cris, les équipes avaient peur pour leur peau, raconte Laure Decroo. Quand un patient est immaîtrisable, qu’il vous poursuit dans les couloirs en criant ‘Je vais te planter, je vais te tuer’, on est persuadé qu’il peut le faire."
Un agent de sécurité 24H/24
Comment expliquer cette agressivité de la part des patients ? Pour la syndicaliste, le suivi aux urgences devient "difficile", les délais d’attente "rallongés" en raison du manque de personnel. "Les flux ne font qu’accroître, constate-t-elle. Il faut restreindre ce flux tout en considérant que les urgences doivent rester ouvertes et accessibles au public. C’est compliqué."
Face à ce constat, la direction a dressé hier une série de mesures. Parmi elles, la mise en place d’un bouton d’appel d’urgence à l’accueil et dans le service, la simplification de l’appel à la sécurité face à un patient agité et une formation spécifique du personnel en gestion de conflit. La CGT, majoritaire à l’hôpital Duchenne, a obtenu ce vendredi, lors d’une réunion avec la direction, la présence d’un personnel de sécurité 24H/24.
Présent aux vœux du centre hospitalier, le maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier, a apporté son soutien à la direction et au personnel sur les réseaux sociaux.
Hugo Gilardi, directeur de l’Agence Régionale de Santé Hauts-de-France, est lui aussi venu apporter son soutien à l’hôpital. "L’incident survenu est inacceptable et doit faire l’objet de la plus grande fermeté. L’Agence se tient aux côtés de l’établissement pour l’accompagner dans les mesures de sécurisation qui ont été annoncées", est-il écrit dans un communiqué.
La direction dit aussi avoir reçu le soutien d’autres hôpitaux, notamment celui de Pau.