Touche pas à ma Poste : les maires du bassin minier se mobilisent contre des réorganisations dans les Banques Postales

Le réseau de la Banque Postale a annoncé repenser son organisation dans le secteur d'Avion (Pas-de-Calais). Des postes sont menacés dans les 7 bureaux du secteur. Les élus s'y opposent, craignant pour la qualité du service public postal sur leur territoire.

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"Rendre les services publics accessibles, ça ne veut pas dire tout faire avec son téléphone", s'agace Jean Letoquart, maire communiste de la commune d'Avion dans le Pas-de-Calais. Le 6 mai 2024, aux côtés des maires de six autres communes du bassin minier, il se mobilise contre la réorganisation annoncée de la Banque Postale prévue pour septembre 2024 derrière le slogan "Touche pas à ma Poste".

Avion, Méricourt, Sallaumines, Billy-Montigny, Noyelles-sous-Lens, Fouquières-les-Lens, Loison-sous-Lens. Appuyés par Jean-Marc Tellier, député de la circonscription, et Cathy Apourceau-Poly, sénatrice, ces 7 communes espèrent alerter le plus grand nombre sur "la réduction des droits de nos administrés", "la baisse de la qualité de service de La Poste" et invitent leurs administrés à signer une pétition.

"Étape par étape, le service public recule"

"L'idée c'est que la Poste va réorganiser le bureau centralisateur, six petits bureaux y sont rattachés", poursuit le maire d'Avion. 6 emplois sur les 17 existants dans ces bureaux vont être impactés. "Ils suppriment des agents de banque postale pour les remplacer par des facteurs banquiers." Ce qui signifie que ces bureaux ne seront ouverts qu'en matinée, laissant l'après-midi libre pour la distribution du courrier. "La position de Facteur-Guichetier reviendra au courrier pour 51%" précise la CGT.

Au-delà de cette surprenante double casquette, l'édile craint aussi pour la sécurité des lieux. "Dans le pire des cas s'ils prennent congé ou s'ils sont en arrêt maladie, ces bureaux vont fermer. Étape par étape, le service public recule."

Quant à la continuité du service public sur son territoire, "le problème ce n'est pas qu'une fermeture inopinée soit rare ou pas, mais on met en place une organisation qui va les rendre plus fréquentes. Quand bien même, ça n'arrive qu'une fois, c'est scandaleux."

549 passages en agence par jour

Cette réorganisation serait une réponse à une faible fréquentation des bureaux de poste sur certaines tranches horaires. "Mais je ne ferme pas ma mairie quand personne ne vient le matin", ironise amèrement Jean Letoquart. Les 7 communes mobilisées décomptent, en moyenne, 549 passages quotidiens dans leurs agences.

De leur côté, administrés et agents de la Poste peinent à comprendre cette réorganisation. "Je n'ai jamais vu autant pleurer mes collègues" confiait un agent au maire d'Avion. "Ce sont des gens qui ont besoin des services publics, ce sont des populations fragiles. Les gens qu'on a en face de nous sont en colère. Ce qui est vrai pour la Poste, ils l'ont déjà tellement vécu ailleurs."

"Aucun emploi n'est menacé", assure La Poste

La Poste précise tout de même que l'évolution des horaires de bureau est "proportionnée à l'évolution de l'activité constatée des bureaux concernés (...) aucun emploi n'est menacé. Les maires des communes concernées ont tous été rencontrés sur cette harmonisation des horaires, qui entre dans un cadre national." Cette réorganisation est "encore en phase de consultation" conclut-elle.

Train, santé, police... le maire d'Avion ne manque cependant pas d'exemples d'amenuisement des services publics. "J'ai vu une dame ce matin qui voulait aller à la gare pour un billet, à 9 heures c'était fermé." Il s'inquiète alors de la numérisation tous azimuts des services publics, qui laisse une partie de ses administrés "sur le carreau". "Tout faire en ligne c'est une galère pas possible. La téléconsultation, la téléposte... ça a ses limites."

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