Le mois dernier, ils étaient une dizaine à se réunir pour faire part de leur sentiment d’abandon face à la crise migratoire. Ce vendredi 8 novembre 2024, plusieurs maires du littoral, dont Natacha Bouchart, se sont réunis pour soumettre des propositions au ministre de l’Intérieur.
Dénoncer "le silence" du gouvernement. Ce vendredi 8 novembre 2024, plusieurs maires du littoral ont réclamé de rencontrer Bruno Retailleau concernant la crise migratoire. Le ministre de l’Intérieur, en visite à Marseille, ne s’est pas encore rendu sur les plages où une quinzaine de migrants sont morts depuis sa prise de fonction.
Sur Franceinfo, la maire de Calais, Natacha Bouchart réclame "une réunion de travail avec le ministre de l’Intérieur". Avec d’autres maires, une "dizaine" de propositions auraient été rédigées pour être présentées au ministère. Parmi elles, la nomination d’un préfet à l’immigration pour "récupérer une tranquillité sur l’ensemble de la bande littorale et le rétablissement de séjour irrégulier sur le littoral pour les migrants qui ne demandent rien à la France."
Natacha Bouchart souhaite également une "police des transports, des lieux d’accueil humanitaires, dignes mais fermés pour au moins les femmes et les enfants". Enfin, la maire de Calais en appelle au droit du travail britannique. "Il faut qu’ils prennent leur responsabilité", plaide-t-elle.
"M. Retailleau préfère s’occuper des matchs de football que d’immigration"
Pour Stéphane Pinto, maire d’Ambleteuse, la situation est "urgente", alors que 2024 est l’année la plus meurtrière dans la Manche. Depuis janvier, au moins 60 exilés sont morts et d’autres ont disparu en mer. "Nous assistons depuis des mois à une recrudescence de départs, il faut à tout prix réagir. Et cela risque d’augmenter dans les semaines, mois, voire années à venir", prévient-il. "Notre priorité à nous, c’est de continuer à faire pression pour obtenir un rendez-vous avec le ministre de l’Intérieur."
Le maire d’Equihen-Plage, Christian Fourcroy, estime qu’il a un "gros problème" : la saturation du réseau de bus, utilisé à la fois par les habitants et les migrants tentant de rejoindre les plages. "On s’efforce au niveau de la communauté et de l’agglomération de mettre des bus supplémentaires, mais pour l’instant, c’est à notre charge, l’État ne nous aide pas", indique-t-il. "On n’a pas encore eu de nouvelles de M. Retailleau, il préfère s’occuper des matchs de football que d’immigration", a-t-il déploré.
Tous espèrent une réponse du gouvernement avant le Congrès des maires à Paris, à partir du 19 novembre.