A Offekerque, paisible commune d'un plus d'un millier d'habitants (près d'Audruicq), le projet de poulailler industriel de 39 900 bêtes ne fait pas l'unanimité. Une consultation publique est ouverte en mairie depuis le 11 février.
Bientôt presque 40 000 poules à Offekerque (près d'Audruicq dans le Pas-de-Calais) ? Le sujet est sensible. Les agriculteurs porteurs du projet contactés, n'ont pas souhaité s'exprimer. Sur le futur site d'implantation, un peu à l'écart du centre, seul un panneau jaune éclaire la curiosité des très rares passants.
Denis Gheerardyn, habitant d'Offekerque, ne comprend pas : "Je crois que ce n'est pas le bon système de faire des élevages industriels avec en plus des épandages réguliers de fientes qui forcément dégagent des odeurs importantes".
Dès la semaine dernière, Europe Ecologie les Verts Nord Pas-de-Calais, dans un communiqué, dénonçait le projet et "le modèle mortifère d'agriculture qui le permet". Selon le parti écologiste, la construction de ce hangar de 2000 mètres carrés allouerait une surface à chaque animal d'une feuille papier A3. Et sur place, Jacki Sockeel, militant EELV, confirme : "Ça ne va pas dans le sens de l'histoire, il faut revenir à des élevages beaucoup plus raisonnés".
Dans la commune, les habitants rencontrés s'inquiètent des nuisances sonores et olfactives à venir. Outre la crainte du passage incessant des camions, c'est l'incohérence du projet qui est pointée du doigt alors qu'à quelques encablures, un Ecopôle alimentaire voulu par la communauté de communes prône le bien vivre alimentaire.
Le registre de la consultation publique en mairie ne fait pas recette
Le dossier technique du projet de plus d'une centaine de pages est consultable en ligne et en mairie. Dominique Neuquelman, riveraine et fervente opposante au projet l'a lu de la première à la dernière page et invite tous les habitants à faire de même. Elle tente de mettre en place un collectif et appelle les habitants à venir remplir le registre de la consulation publique en mairie : "les habitants peuvent faire part de leurs interrogations et de leurs réticences ou pas".
Clotilde Beaufils, maire (SE) d'Offekerque est suprise du peu d'intérêt que suscite auprès des habitants cette consultation publique : "C'est le préfet qui décidera de l'issue du projet mais si les habitants ne sont pas favorables, c'est maintenant qu'il faut qu'ils s'expriment". Et d'ajouter : "Mon champ d'action est restreint, le conseil municipal devra également donner son avis lors de la prochaine réunion".
En attendant, le registre est ouvert jusqu'au 12 mars et la mobilisation des habitants s'organise. Un rendez-vous est donné mercredi 27 février à 17h30 devant la mairie d'Offekerque.