VIDEOS. Plongée dans la mêlée de tôle froissée au Rodéo Car de l'Artois, à Oblinghem

La compétition fêtait ses dix ans cette année.

Tous les ans le même refrain : celui des moteurs qui rugissent et des pneus qui labourent la terre. Du choc métallique, du pare-choc cabossé, des carcasses fumantes et des machines à bout de souffre.

Un refrain qui s'est joué cette année, pour la seconde fois, sur la commune d'Oblinghem, près de Béthune. C'est là, dans un champ aménagé en arène pour vieux bolides, que s'affrontent tous les ans des dizaines de pilotes amateurs de sensations fortes. le 2 septembre dernier, la Rodéo Car de l'Artois en a réuni 62.

"C'est un petit sport mécanique à petits moyens"  confie Patrick Sauvage, le commissaire de piste, qui rappelle que "les trois-quarts des gens n'ont pas de gros salaires." 
 


Le coût ? Juste la licence à 65 euros et une cotisation de 10 euros au club. Reste la voiture. Sébastien Beaussart et Sandrine Facon sont venus faire concourir leur "Marsupilami" aux couleurs de la créature née sous le crayon d'André Franquin.

 

"Les auto-tamponnantes, en vrai"


"J'ai un copain qui le faisait en tant que pilote, donc l'année passée je l'ai fait en mécanicien" s'amuse le jeune homme qui a découvert "les autos-tamponnantes, mais en vrai !". "Comme j'ai adoré, je me suis mis dedans pour casser un peu de la voiture !"

Et quand on casse de la voiture, sur la piste d'Oblinghem, on ne fait pas les choses à moitié. Les portières sont renforcées au béton et le réservoir d'essence placé à l'arrière de la voiture. Sous l'œil des parents de Sandrine, pas franchement emballés..."C'est notre ancienne voiture ! Ça nous fait mal au cœur, quand même !"
 

 

On est là pour faire du spectacle, on n'est pas là pour casser des voitures !


Et pourtant... "Les portières, les demi-trains, c'est hautement interdit !" prévient-on à quelques minutes du départ. "On est là pour faire du spectacle, on n'est pas là pour casser des voitures ! Le but du jeu c'est le spectacle jusque 18h30 !"

Et spectacle il y a : les voitures s'élancent en cercle, par groupes de quatre véhicules minimum en manches de 10 minutes. Le but ? Pousser les concurrents hors de la piste et être le dernier sur le ring de terre. Lorsqu'une voiture se retrouve sur le toit, la "course" est interrompue et chacun s'y met pour la redresser.

Voilà pour la matinée, mais le public se fait plus nombreux encore dans l'après-midi. À quinze heures, pour la spéciale tonneaux, on compte plus de 2000 personnes. Quatre voitures, quatre tours du circuits à faire, et "celui qui ne fait pas de tonneaux au bout de ses quatre tours, ben il rentre !
 
 
Là-dessus, la Marsupilami n'aura pas tenu longtemps. "On a pu retomber sur les roues, mais après le moteur a plus pu démarrer" regrette Sébastien Beaussart. Et sa compagne, Sandrine, de livrer son diagnostic : "Y a un câble qui buggue donc elle a pas de pêche, l'essence elle arrive pas jusqu'au moteur !"

 

Destruction finale


Ne reste que l'ultime épreuve, la reine du rodéo, la mêlée générale qui doit décider du grand vainqueur de la journée : la destruction finale. "On met tous les véhicules qui sont encore roulants sur la piste, et on tourne jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un !" s'amuse Eric Vanderbeke, pilote. "Et c'est le dernier qui reste qui a gagné !"
 

Au fil des tours, les voitures qui ne peuvent plus rouler deviennent des obstacles pour celles encore en lice. Benoît, pilote vaincu, adresse des signes à son père André. "C'est une indication de combien de voitures il reste, donc là il va pouvoir commencer à taper !" Une demi-heure passe et ne restent que quatre voitures. Trois voitures. Puis deux, le duel final.

Les deux machines se font face, rugissent, et se percutent. Une joute mécanique dont le cavalier à la monture la plus endurante sortira vainqueur. Et ce sera André, victorieux à bord de la carcasse fumante qui lui sert de camionnette. Pour la neuvième fois. 

Vainqueur et vaincus ont maintenant quelques mois pour remettre d'aplomb leur voiture. En attendant l'année prochaine.
 
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