A Zudausques, l'estaminet mise sur la proximité et s'adapte aux mesures sanitaires

Fermé depuis 2 ans, l'estaminet café de Zudausques (Pas-de-Calais) a rouvert le 17 octobre 2020, grâce à la municipalité et l'association 1000 cafés qui œuvre pour le maintien des bistrots dans les petites communes. Les mesures sanitaires ont contraint le gérant à se réinventer et ça marche.

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Chaque matin à 7 h 45, avec son inconditionnel sourire, Eric Derudder ouvre l'épicerie de l'estaminet de la Trousse Bière à Zudausques. Dans cette commune du Pays de Lumbres, les 932 habitants n'avaient plus de café depuis 2018. Cet ancien entrepreneur de 58 ans, a choisi de redonner vie à l'établissement et d'en faire un lieu multiservices.

Ouvert le 17 octobre 2020, quelques jours plus tard, de nouvelles mesures sanitaires l'ont contraint à revoir son organisation : "Oui, l'incertitude plane et cela demande beaucoup d'énergie mais j'y crois. Faute de café pour l'instant, l'épicerie se structure. Un rayon légumes, des oeufs, des bières locales. Des produits du coin et sur les carottes de Tilques par exemple, je suis mieux placé en prix que la grande distribution !"

 

 

 "L"association 1000 cafés c'est une sécurité"

Ce projet ne s'est pas construit en un jour. Le soutien de la commune et de son maire Didier Bée (SE) pour qui "l'humain doit être privilegié, au-delà de l'échange commercial" et celui de l'association 1000 cafés qui milite pour recréer des lieux de vie et de services dans les territoires ruraux et les communes de moins de 3500 habitants ont été précieux pour Eric Derudder.

"Chaque semaine, j'ai une réunion téléphonique avec 1000 cafés. Ils sont là pour écouter et faire le point sur ce qui marche et ce que l'on peut améliorer. Et puis financièrement, si j'ai besoin d'un coup de coup de pouce, je peux compter sur eux. mais pour l'instant je m'en sors. La population joue le jeu mais on réinvente tous les jours. Quand je vends une boîte de petits pois, j'y passe du temps si je veux que le public revienne. Il y a un travail de fond à faire pour séduire la plus large clientèle", détaille le gérant.

 

 

"Je travaille 80 heures par semaine"

Alors à défaut de boire un expresso au comptoir ou de s'installer pour déjeuner, les clients peuvent venir chercher un plat à emporter, acheter leur pain et le journal. Corinne, cuisinière s'est adaptée à cette nouvelle formule et ses petits plats ont un vrai succès. Une soixantaine de portions vendues chaque semaine. Sans compter les "burgers frites" les vendredi et samedi soir. 

Dans son projet initial, le café devait organiser des soirées à thème, proposer aux associations de se réunir la journée. Pour l'instant, bien sûr tout cela est mis en veille mais Eric Derudder est un infatiguable optimiste : "Quand ça va reprendre je vais être comme un poisson dans l'eau !"

 

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