Des producteurs triés sur le volet par l'Etat néerlandais pourront bientôt produire légalement leur cannabis. Avec ce projet qui devrait se généraliser en 2021, les Pays-Bas aimeraient éradiquer le trafic illicite.
Des producteurs triés sur le volet, des mairies vendeuses de cannabis aux coffee shop, c'est le projet atypique des Pays-Bas mis en avant par L'Express lundi 2 septembre. L'objectif ? Éradiquer le trafic illicite mais lucratif du cannabis.
Aux Pays-Bas, depuis 1976, la consommation et la vente de cinq grammes de cannabis par personne sont tolérées et dépénalisées. Les coffee shops eux, ne doivent pas entreposer plus de 500 grammes de cannabis sur leur lieu de vente. La production de cannabis était elle, jusque-là, considérée comme illégale, poussant les Néerlandais à un paradoxe : les coffee shops légaux devaient se fournir auprès de producteurs illégaux.
Le futur fonctionnement
Pour mettre fin à cette incohérence, les Pays-Bas vont lancer une nouvelle expérimentation. Sous contrôle de l'Etat, des producteurs agréés pourront planter du cannabis dans leurs champs. L'Etat devra ensuite surveiller la qualité des produits, en vérifiant notamment leur teneur en substances psychotropes. La production sera ensuite achetée par les mairies qui la revendront aux coffee shops.
Mais pour que le projet vaille vraiment le coup, l'hebdomadaire pointe du doigt la nécessité que le "prix des produits mis sur le marché par l'Etat soient inférieurs aux tarifs pratiqués actuellement". Le ministre de la Justice n'a, pour l'instant, pas communiqué de chiffres à ce sujet.
Un projet qui ne fait pas l'unanimité
Le projet, pensé pour mettre fin aux trafics illégaux, souvent contrôlés par le grand banditisme, ne fait pourtant pas l'unanimité.
Selon Newsfeed, si jusqu'en 2021, une dizaine de communes devaient être concernées, les quatre communes qui contiennent le plus de coffee shops : Amsterdam (175 cafés), Rotterdam (40 cafés), La Haye (36 cafés) et Utrecht (11 cafés) se sont rétractées après avoir manifesté un vif intérêt.
Pour ces villes, il persiste plusieurs points de mésentente. Elles regrettent que tous les coffee shops doivent forcément prendre part au projet et aient à choisir un fournisseur agréé, ce qui pourrait les fragiliser en cas de pénurie.