Les pharmacies des Hauts-de-France face à une "demande inhabituelle" de chloroquine testée pour soigner le coronavirus

Depuis que la chloroquine est à l'étude pour soigner le Covid-19, nombre de pharmaciens des Hauts-de-France ont constaté une hausse inhabituelle de la demande. Il n'est déjà plus possible de se procurer auprès de certaines officines cette molécule pourtant délivrée uniquement sur ordonnance.
 

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"Là vous voyez, c'est déjà en rupture de stock", constate Arnaud Graux, pharmacien à Daours dans la Somme, vérifiant la quantité de chloroquine disponible auprès de ses grossistes. "J'ai pu commander une boîte cette semaine pour un patient, désormais ce n'est plus possible", indique-t-il. 

Même son de cloche du côté de la pharmacie du Beffroi à Amiens : "on n'en a pas et de toute façon, il n'y en a plus en stock", nous dit-on. 

Aucune preuve de son efficacité

Vantée par le professeur Didier Raoult, directeur de l'Institut Méditerranée Infection à Marseille, depuis le mois de février, la chloroquine serait selon lui la solution pour contrer le Covid-19.
 

Des études sont en cours dans plusieurs pays dont la France, même si à l'heure actuelle : "nous n'avons pas aujourd'hui la preuve scientifique que la chloroquine fonctionne", indiquait mardi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.  

Pourtant, même si les résultats ne sont pas encore probants, la demande a augmenté dans les pharmacies. "Il y a une hausse inhabituelle de la demande", affirme David Alapini, président du conseil de l'ordre des pharmaciens dans les Hauts-de-France. "On tend vers une impossibilité de s'en procurer en pharmacie", ajoute-t-il. 
 
La chloroquine est un antipaludique prescrit sur ordonnance notamment aux personnes qui doivent se rendre dans des pays où le paludisme circule. "Les patients ont des ordonnances, mais la prescription est totalement inadaptée. J'en appelle à ne pas croire tout ce qu'on dit et à réserver ce médicament pour les personnes qui en ont vraiment besoin", alerte David Alapini.
 

Vers une rupture de stock inutile

D'autant que le stock est d'ordinaire assez restreint. "On a vraiment très peu de boîtes dans les pharmacies voire pas du tout, c'est très spécifique comme traitement", confirme Arnaud Graux. Le traitement peut notamment présenter des effets indésirables : des troubles de la vision, des mouvements anormaux de la tête, des éruptions cutanées, des malaises, ou plus graves des troubles du rythme cardiaque, selon le dictionnaire Vidal.

Comme la chloroquine, l'hydroxychloroquine, molécule testée pour soigner le Covid-19, pourrait être également en rupture. "Je viens de constater que mon grossiste ne pourrait pas m'en fournir, j'ai juste une boîte pour une de mes patientes qui en a vraiment besoin et c'est tout", affirme le pharmacien de Daours.

L'hydroxychloroquine est un antipaludique qui permet de soigner aussi la polyarthrite rhumatoïde. "Alors là c'est plus problématique, car c'est un médicament qui est plus courant et si le stock est déjà bas, certains patients qui en ont vraiment besoin pourraient en être privés", déplore-t-il.
 

Si la chloroquine est le traitement contre le Covid-19

Dans le cas où les études démontraient que le médicament est efficace contre le coronavirus, le ministre de la Santé, Olivier Véran a assuré qu'il y en aurait assez pour tout le monde. "Les industriels m'ont dit qu'ils disposaient de 300 000 boites et une capacité de production de plusieurs millions de boîtes par mois", a précisé le ministre lors d'une question posée au Sénat.
 
"Nous avons également pris les devants, puisque l'exportation de ces médicaments est impossible en France depuis déjà deux semaines par anticipation au cas où la nouvelle serait bonne", assure-t-il, en ajoutant qu'il n'est pas opportun d'en faire la promotion aujourd'hui sans résultat. 
 
 
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