Des cadavres de brebis, de chèvres et de cochons ont été retrouvés dans une ferme en périphérie de la Louvière en Belgique, à 15 kilomètres de la frontière française. Les associations sur place ont pu sauver une vingtaine d'animaux dans un "très mauvais état". Une plainte a été déposée.
Les bénévoles des associations de défense des animaux ne s’attendaient pas à découvrir une scène d’horreur d’une telle ampleur.
Dimanche 28 février en début de soirée, cinq associations belges se sont rendues dans une ferme pour saisir des animaux maltraités, située en périphérie de la Louvière, à une quinzaine de kilomètres de la frontière française, suite à une décision du bourgmestre et des forces de l’ordre. Une habitante du village de Strépy-Bracquegnies avait donné l’alerte quelques jours plus tôt.
La semaine dernière, une trentaine d’animaux avaient été massacrés dans d’atroces conditions dans un pré, à Leforest, dans le Pas-de-Calais
Une vingtaine d’animaux sauvés dans un "très mauvais état"
Depuis l’extérieur, le constat était déjà édifiant. Deux chevaux et trois poneys erraient dans un terrain maculé d’excréments et de déchets en tout genre, sans possibilité de s’abreuver ni de se nourrir autrement qu’avec du fourrage moisi. "Ces animaux dépérissaient littéralement", écrivent les cinq refuges associés dans un communiqué ce lundi 1er mars.
En tout, une vingtaine d’animaux "en très mauvais état" ont pu être sauvés. Toutes les bêtes souffrent d’une infestation importante de parasites, comme les équidés ravagés par la gale. Les bénévoles ont même dû porter les moutons présents jusqu’aux vans de transport "tant ils ne pouvaient marcher sans douleur", notamment à cause de leurs ongles d’une longueur "impressionnante".
Des cadavres retrouvés sur place
Mais l’horreur a atteint son paroxysme lorsque les soigneurs et bénévoles ont découvert que les moutons et chèvres piétinaient des cadavres de plusieurs de leurs congénères.
"Quelques-unes de ces dépouilles sont récentes, mais d’autres sont dans un état de décomposition avancé", relatent les associations présentes sur place. Un cadavre de cochon a également été découvert, dissimulé par des palettes de bois.
Lors de ces macabres découvertes, le propriétaire ainsi que le vétérinaire étaient présents sur place. Ils avaient un comportement cynique d’après les bénévoles. Le vétérinaire "n’a pas hésité à déclarer que la saisie lui paraissait abusive et que pour lui, le décès des animaux était dû à un simple changement d’alimentation".
Vers une condamnation au pénal ?
En attendant la décision du bourgmestre de confirmer le placement définitif des animaux sauvés dans les différents refuges de la région, la police a dressé un procès-verbal pour infraction au Code wallon du bien-être animal, notamment en raison de maltraitance manifeste.
Les cinq associations de défense des animaux ont porté plainte à l'ordre des vétérinaires à l'encontre du praticien rencontré dans la ferme.
Si le parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer le propriétaire des animaux devant le tribunal correctionnel. Selon la loi belge, celui-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros.