La première édition du festival européen de la coupe mulet s'est tenue ce samedi 18 mai à Boussu, près de Mons (Belgique). Plusieurs centaines de fans de cette tradition capillaire ont participé à l'événement placé sous le signe de l'humour. Voici quelques-unes des meilleures coupes mulet aperçues.
"Je veux pouvoir regarder quelqu’un dans les yeux et dire ‘j’ai un mulet, je fais ce que je veux de ma vie’". Comme Martin Pinchault, l'un des organisateurs du festival de la coupe mulet, des centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Boussu, près de Mons, pour défendre cette tradition capillaire.Après un âge d'or dans les années 1980, grâce aux stars et aux footballeurs qui arboraient fièrement nuque longue et tempes dégagées, le regard sur la coupe mulet a bien changé. Ringarde, moche, dépassée... les détracteurs s'en donnent à cœur joie.
Mais après un festival en Australie en 2018, un grand rassemblement des défenseurs de la coupe mulet a donc eu lieu à Boussu. Les organisateurs ont même annoncé 1 500 personnes présentes.
? Nostalgiques des années 1980 ou amateurs d'autodérision contents de défier la mode: des centaines de fans du "mulet" ont participé en Belgique à un festival dédié à cette coupe de cheveux associant tempes dégagées et longueur dans la nuque #AFP pic.twitter.com/rUb2mFaHwV
— Agence France-Presse (@afpfr) 20 mai 2019
La coupe mulet comme signe de liberté
Pour réaffirmer l'existence de la coupe mulet, le festival a choisi la carte de "la dewanne", la déconne dans le patois du Borinage, la région de Boussu. Au menu : un humour assumé jusqu'au "15ème degré" selon Damien Hubert, un des organisateurs. Un turbo-souffleur était disponible pour faire voltiger la longue nuque des participants, l'un des avantages de la coupe mulet. Autre activité : des promenades à dos de mulet, l'occasion de voir des fans de mulet juchés sur des mulets.
Mais derrière la dewanne, les organisateurs voulaient faire passer un message : le mulet c'est la liberté, l'affranchissement. "On peut considérer la coupe mulet comme la dernière étape d’une attitude qui consiste à s’affranchir des codes, de se libérer des conventions", expliquait Martin Pinchault sur Télé MB en avril. "Cette coupe c’est un état d’esprit, une déclaration d’indépendance… la charge symbolique c’est vraiment une affirmation de soi", soulignait Damien Hubert, cofondateur de la brasserie artisanale où se tenait le festival.
Visite d'un ancien premier ministre belge
Pour recruter de nouveaux adeptes, les organisateurs avaient tout prévu. Des stands de coiffure étaient installés pour inciter les visiteurs à "se faire tailler la mule". Certains ont franchi le pas... mais n'assumeront pas leur mulet jusqu'au bout. "Quand j'étais petite, j'étais amoureuse de MacGyver, là je retourne en enfance", a plaisanté Marie Vandeville, 31 ans, auprès entre les mains du coiffeur. Mais l'expérience du mulet ne va durer que quelques jours, assure-t-elle, "après on ré-égalisera".
Certains fans de mulet sont aussi venus avec l'esprit de compétition. Les meilleures coupes mulets pouvaient recevoir un prix. Comme aux Oscars, des catégories de candidats avaient été définies : meilleur mulet masculin, meilleur mulet féminin, meilleur mulet enfant ou encore meilleur mulet queue de rat, une tradition voisine du mulet, elle aussi en grande perte de vitesse.
L'ancien premier ministre belge, Elio di Rupo est venu saluer les participants. Mais le leader socialiste, en pleine campagne pour les élections européennes, a échappé aux ciseaux des coiffeurs.
Le chemin est encore long pour revenir à l’âge d’or du mulet. "Je pense qu’il faut une bonne dose d’autodérision pour assumer cette coupe de cheveux en 2019", déclarait Martin Pinchault sur Télé MB.