Le député socialiste René Dosière redoute "une véritable Berezina aux législatives" et "le plus mauvais résultat de la Ve République" pour le PS, si la gauche perd la présidentielle, "hypothèse qui paraît la plus probable", dans une interview au Figaro de samedi.
"Si la gauche perd l'élection présidentielle - et c'est l'hypothèse qui paraît la plus probable, même si on ne peut pas exclure que François Hollande soit réélu-, ce sera une véritable Berezina aux législatives, un mois plus tard", déclare cet élu de l'Aisne, qui achèvera son cinquième mandat en 2017.Dans un tel scénario, "beaucoup de candidats PS arriveront derrière le FN et la droite et seront éliminés dès le premier tour", selon M. Dosière. Et "le résultat, pour le PS, risque d'être le plus mauvais de la Ve République, pire qu'en 1958 ou en 1993, car en 1993, les communistes étaient autour de 10%, les écologistes, même divisés, autour de 10% également, alors qu'ils sont actuellement laminés", s'alarme-t-il.
"Une scission de fait" au sein du groupe PS
Pour expliquer un tel pronostic, ce membre de la commission des Lois mentionne une "situation inédite au PS", où "le groupe des députés socialistes fait l'objet d'une scission de fait", avec une quarantaine qui "émet un vote négatif (ou s'abstient) sur quasiment tous les projets du gouvernement".
La contestation de la politique de l'exécutif, "amplifiée par les nouveaux médias", fait que "les sympathisants PS se mettent à douter" et "beaucoup ne savent plus où ils en sont, sont tentés par le vote FN ou l'abstention".
Le Parti Socialiste "n'a plus d'autorité sur le terrain"
Autre problème, à ses yeux, "le Parti socialiste ne fonctionne plus et n'a plus d'autorité sur le terrain, ce qui contribue à affaiblir l'électorat PS".
Les "frondeurs" ont-ils plus de chances d'être réélus que les autres socialistes? "Absolument pas", rétorque M. Dosière, convaincu que "l'opinion ne veut pas de la politique qu'ils préconisent" vu les scores du PCF, de l'extrême gauche ou de Jean-Luc Mélenchon.
"Il ne faut pas que les 'frondeurs' oublient qu'ils ont été élus suite à la victoire présidentielle de François Hollande. Le jeu des législatives sera plus compliqué, en raison de l'effondrement des Verts et du PCF, et de la montée du FN", conclut-il.