Le député PS Jean-Louis Bricout, maire de Bohain-en-Vermandois dans l'Aisne a demandé au ministre de l'Intérieur que les maires soient mis au courant dans le cas où un de leurs employés serait fiché S et perçu comme dangereux.
Le Premier ministre Manuel Valls a a indiqué mardi soir sur Canal + que que 20 000 personnes faisaient l'objet d'une fiche dite "S" de renseignement en France dont "10 500" pour leur "appartenance ou leur lien avec la mouvance islamique". Et depuis les attentats du vendredi 13 qui ont endeuillé la capitale, ces fiches S reviennent donc sur le devant de la scène. Pour le député- maire PS de Bohain (Aisne), il est essentiel pour des raisons de sécurité que les élus soient informés si l'une de leur recrue est fiché S.
Les maires sont les piliers de la sécurité dans leur commune
Le maire PS de Bohain (Aisne) a demandé à Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur de tenir informé les maires si un de leurs employés serait fiché S. Il pense en particulier aux employés encadrant les activités périscolaires. qui "ont une connaissance et un accès aux espaces publics" et nécessitent selon lui "une vigilance accrue", souligne-t-il dans ce courrier à Bernard Cazeneuve, daté de mardi et transmis mercredi
à l'AFP.
"Le maire est un pilier de la sécurité dans sa commune, et il est aussi un employeur. Le risque est potentiel quand il s'agit de personnes qui ont connaissance des locaux et qui encadrent des enfants," souligne Le député-maire PS Jean-Pierre Bricout. "Cette connaissance des fiches S concerne aussi bien notre personnel qui en place mais aussi le personnel que l'on recrute. Aujourd'hui les élus attendent des réponses pour rassurer leurs citoyens," ajoute le député-maire.
Radicalisation ou fiche "S", possibles motifs de licenciement ?
L'élu suggère des "relations de confidentialité qui pourraient exister entre le maire et les services de renseignement sur le fichage de ces employés (fichés car pouvant porter atteinte à la sûreté de l'Etat), selon un degré de dangerosité défini par vos services".
Aujourd'hui, il n'existe rien en matière de droit du travail pour sanctionner une personne fichait S Au contraire, il est interdit à un employeur de prendre des mesures discriminatoires en raison de l'appartenance à une ethnie ou à une religion. C'est pourquoi devant ce vide juridique le député-maire de Bohain s'interroge sur "les possibilités juridiques de rupture totale ou partielle du contrat de travail en cas de doute avéré".
M. Bricout assure par sa requête se faire "le relais de plusieurs élus". "Il me semble donc nécessaire d'anticiper toute réaction de ce type en demandant aux préfets de faire passer des directives claires et précises, émanant de vos services", plaide-t-il.