A Coucy-le-Château dans l'Aisne, la ferme de Moyembrie accueille un chantier d'insertion pour des détenus en fin de peine. Dans ce lieu de vie, ils terminent leurs peines en élevant des animaux et en cultivant des légumes. C'est une étape vers la réinsertion.
Avoir un projet de vie lorsque l'on sort de prison n'est pas chose facile. La ferme de Moyembrie aide les détenus à se reconstruire petit à petit. Dans les années 90, c'était un lieu d'accueil pour personnes en difficulté. En 2004, la ferme est conventionnée par le ministère de la justice pour accueillir des détenus en fin de peine. La ferme de Moyembrie est liée à Emmaüs. Un peu moins d'une vingtaine de détenus réapprennent la liberté dans cette structure.
Cultiver la réinsertion :
Lorsque une personne sort de prison, elle est la la plupart du temps perdue, les liens sociaux et familiaux sont souvent rompus. Parfois sans logement, ni travail, l'ancien détenu perd pied. A Moyembrie, le but est de préparer les résidents à leur sortie de prison. Le travail de la terre, élevage bio et maraîchage associé à la recherche d'un emploi, d'une formation et de sorties culturelles sont les ingrédients qui vont permettre aux détenus de se construire une nouvelle vie. Mais les portes de Moyembrie ne s'ouvrent pas à tout le monde, les détenus sont sélectionnés, juge et psychologue donnent leur autorisation après plusieurs entretiens, ensuite les candidatures sont soumises à l'équipe de l'association qui gère la ferme. En moyenne les détenus restent huit mois et quand l'heure de la liberté sonne, ils peuvent quitter la ferme ou bien ils continuent à y travailler. La ferme dispose aussi de dix logements en maison relais.
Pas de barreaux ni de cellule mais 20 hectares pour réapprendre la liberté :
Les détenus disposent d'un espace de 20 hectares pour préparer leur retour à l'extérieur. Mais que l'on ne s'y trompe pas, il y a des règles à respecter, comme des limites géographiques à ne pas dépasser seul.
L'accompagnement des détenus une des priorité du projet de réforme pénale :
En septembre dernier les responsables de la ferme ont tiré la sonnette d'alarme. Citée en exemple pour son travail de réinsertion du côté du ministère de la Justice, la ferme est en difficulté financière car les subventions ne suivent pas toujours l'action de Moyembrie. Aujourd'hui la ministre de la Justice, Christiane Taubira, présentait son projet de réforme pénale visant à développer l'aménagement de peine. Et l'accompagnement des détenus pour éviter la récidive. A Moyembrie les responsable de l'association y travaillent depuis plusieurs années avec succès.