Ordre du jour transmis aux troupes, avant l’offensive du chemin des Dames. « L'heure est venue (...) Confiance et courage (...) Vive la France ! » Ces mots sont de Robert Nivelle, commandant en chef au destin singulier : il aurait pu être le vainqueur de la guerre et pourtant il est devenu un paria, image de la brute galonnée. La réalité est plus subtile. Nivelle endossa un costume trop grand pour lui et on lui en fit payer le prix.
Robert Nivelle est lieutenant-colonel quand la guerre éclate. Ce conflit va changer sa destinée. Cet artilleur se distingue par son efficacité. Il est un apôtre du barrage roulant, le tir progressif qui accompagne l’avancée de l’infanterie. Remarqué, il est promu général. En 1916, la presse en fait le vainqueur de Verdun et Nivelle devient une vedette.
Fin 1916, Joffre est sur la sellette. C'est Nivelle qui est choisi pour lui succéder. Joffre lui-même a favorisé son ascension, pensant pouvoir le contrôler mais la rumeur évoque aussi sa religion protestante : les politiques ne voulaient pas d’un fervent catholique à la tête des armées. 1917 est une année trouble. Les gouvernements se succèdent. Le nouveau ministre de la guerre, Paul Painlevé, ne croit pas au talent de Nivelle. Celui-ci promet de rompre le front en 48 heures. L’offensive est lancée.
La victoire espérée n’a pas eu lieu et Nivelle est sur la sellette. Il sacrifie son ami Mangin, et est lui-même remplacé par Philippe Pétain. Trop vite, trop haut, Nivelle n’a pas su s’imposer à ses subordonnés, pas plus qu’aux politiques. Envoyé en Algérie, il sera l’oublié du défilé de la victoire.
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