Un collectif vient d'être créer pour tenter de sauver l'un des joyaux Art Déco qu'abrite Saint-Quentin: le château de la pilule va être détruit et laisser place à une maison de retraite.
La bâtisse, imposante, trône fièrement au milieu d'un vaste parc paysager de plus de 2 hectares.
Elle a été construite dans les années 30 par une famille d'industriels du textile, les Vandendriessche.
Le château de La Pilule, également appelé manoir, porte ce nom étrange à cause du propriétaire du site au 19ème siècle: un pharmacien qui fabriquait des pilules !
En 1972, l'actuelle propriétaire, Béatrice Mercier et son mari, radiologue à Saint-Quentin, rachète la propriété. Mais à 67 ans, elle ne peut plus l'entretenir: trop cher, trop fatiguant.
Après plusieurs tentatives de vente, c'est finalement à la société Aegide Domitys qu'elle a accepté de céder son bien: le projet de reclassement de la demeure en maison de retraite haut de gamme lui avait plu.
Mais lorsque le permis de démolir puis de construire sont arrivés, Béatrice Mercier a du se résoudre au pire: le château de la pilule allait être détruit.
Face à un coût faramineux de mise aux normes de l'espace, la société Aegide a préféré la solution radicale de démolition.
Le château de la Pilule sera donc rasé pour laisser place à la résidence pour personnes âgées Les Papillons d'azur: 120 appartements non médicalisés, du studio au T3, un restaurant, un salon de coiffure, un spa, un hammam, une bibliothèque et une piscine d'aquagym.
Le tout sur une surface totale de 800 m² et avec une vingtaine d'emplois à la clé.
Le chantier doit débuter au printemps prochain pour s'achever en 2015.
Mais c'est sans compter les amoureux de l'architecture Art Déco de Saint-Quentin: un collectif vient de voir le jour pour tenter de sauver le château de la pilule.
Une demande de protection au titre des monuments historiques a été déposé auprès du conservateur régional des monuments historiques de Picardie.
Car malgré la richesse architecturale du château de la pilule, il n'est ni classé ni inscrit au registre des monuments historiques. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'architecte des Bâtiments de France n'a pas été consulté sur le projet de démolition.
Mais l'histoire ne serait pas complète si le permis de démolir n'avait pas été signé par Xavier Bertrand. Le maire de Saint-Quentin a également préfacé le livre Saint-Quentin Art Déco dans lequel figure le château de la Pilule aux côtés d'autres bijoux Art Déco de la ville...