La droite tient la 2ème circonscription de l'Oise depuis 1978, date de la première de Jean-François Mancel au siége de député. Mais le paysage politique s'est largement recomposé ces dernières années. Et la victoire de la droite n'est plus aussi évidente.
A chaque législative, les choses sont en général claires dans la 2ème circonscription de l'Oise : c'est le député de droite Jean-François Mancel qui est aisément réélu comme c'est le cas depuis sa première victoire en 1978. Mais en 2012, les certitudes se sont un peu troublées.
Lors des dernières législatives, le candidat historique de la droite a eu quelques sueurs froides : son élection avec seulement 63 voix d'avance lors d'une triangulaire avec le FN et le PS est annulée en janvier 2013 et lors la partielle de mars 2013, il ne doit son siège qu'au 768 voix qu'il a de plus que son adversaire, Florence Italiani, la candidate du Front National.
Une situation compliquée pour la droite
Et depuis, le FN a creusé un plus son trou dans cette circonscription qui touche la région parisienne : Marine Le Pen y a fini en tête au 1er tour avec 35% des suffrages et au 2nd tour où son score était de 52%. Au 1er tour, François Fillon, candidat Les Républicains, talonnait certes Emmanuel Macron à la 3ème place avec 17,5%. Mais le résultat de l'extrême-droite y est historique.
Autre inconnue pour la droite : le candidat investi. Alexis Mancel, le fils du député sortant, parviendra-t-il à capitaliser sur son nom ? Même si depuis plusieurs années, il est de plus en plus présent sur le terrain politique local aux côtés de son père. Ce changement sera peut-être pour certains électeurs d'aller voter ailleurs .
La situation se complique davantage pour la droite avec l'arrivée de La République en Marche et des macronistes : bien que bien implantée, elle va devoir se battre sur 2 fronts. Une triangulaire n'est pas à exclure.
Et comme si cela ne suffisait pas, elle doit faire face à une candidature dissidente Divers Droite : celle de Béatrice Pernier. Cette conseillère municipale de Beauvais et proche de Caroline Cayeux, sénatrice-maire de la ville, a décidé de faire sécession et de se présenter dans la 2ème circonscription de l'Oise avec le maire de Crève-Coeur-le-Grand, André Coët, pour suppléant. Un positionnement que l'élue a déploré dans un communiqué : "Le choix de Béatrice Pernier et André Coët me semble être induit par la déception de ne pas avoir été choisis par les instances départementales de la droite et du centre pour porter le projet défendu par les Républicains dans le sud et l'ouest de l'Oise. Or, la situation de la France ne nous permet pas, aujourd'hui, de nous égarer dans des querelles liées à des ambitions personnelles inassouvies."
Un boulevard étroit pour le FN
Malgré les chiffres, la tâche ne sera pas si facile qu'elle n'y paraît pour le Front National : dans la 2ème circonscription, il devra compter avec les autres candidatures marquées très à droite que sont celles de Debout La France et du Parti de la France.
Mais c'est surtout sur le choix du candidat que pèse la plus grosse incertitude. Florence Italiani, qui avait failli faire tomber Jean-François Mancel en 2012, semblait la mieux placer pour emporter la circonscription. Sa candidature avait d'ailleurs été portée par la fédération du FN dans l'Oise, selon son président Michel Guiniot. Mais la commission nationale d’investiture a préféré parachuter Gaëtan Dussausaye, 23 ans, directeur du FN de la jeunesse. Les électeurs accepteront-ils ce parachutage et surtout l'évincement de la candidate "historique" ?
L'investiture de ce Parisien, tête de liste aux municipales de 2014 dans le XIe arrondissement et candidat aux départementales de 2015 dans l’Essonne, n'a pas été du goût de Florence Italiani. Elle avait envisagé un temps à se présenter sous une autre étiquette que celle de FN.
Pas de candidat PS
Dans tout le département, le Parti Socialiste a fait alliance avec EELV et le PRG pour présenter des candidats communs. Les seuls étiquetés PS se présentent dans les 3ème, 5ème et 7ème circonscriptions. Dans la 2ème, le candidat est EELV.