Les salariés du laboratoire pharmaceutique Sanofi à Compiègne (60) manifestent ce samedi dans les rues de la ville. Ils sont inquiets d'un projet de l'Agence Nationale de la sécurité du médicament qui menacerait selon eux la production de Doliprane, fabriqué notamment sur le site de Compiègne (60).
L'année dernière, l'Autorité de la concurrence s'est rendu compte que le Doliprane, fabriqué par Sanofi et l'Efferalgan et le Dafalgan, produits par BMS, ne figuraient pas dans la liste des médicaments substituables par un générique. Le paracétamol, la molécule de base de ces produits phare des 2 laboratoires, n'est pourtant protégé par aucun brevet depuis sa découverte il y a un siècle.
Ce régime de faveur, jugé contraire au principe de libre concurrence, permet à Sanofi et BMS de s'arroger plus de 80 % du marché du paracétamol. Car lorsque le médicament est prescrit par un médecin, le pharmacien ne peut pas le remplacer d'office par le générique. ce qui n'est cependant pas le cas en cas d'achat lire par le client.
Résultat: Sanofi réalise près de 240 millions d'€ de chiffre d'affaires par an avec le Doliprane, 90% de sa production étant vendue en France: les Français consomment plus de 2 boîtes de Doliprane par an.
L'Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) a décidé d'inscrire le paracétamol au répertoire des génériques. Une décision qui devrait intervenir dans les prochains mois. Il faut dire que la Sécurité Sociale peut espérer une économie d'environ 20 millions d'€ par an sur les remboursements des prescriptions.
Un projet qui inquiètent les salariés de Sanofi: 600 emplois seraient menacés en France, essentiellement à Lisieux et Compiègne.