"Repartez avec vos déchets, avec vos ordures et vos excréments". Ce sont les mots du maire de Creil adressés aux gens du voyage. Menacée d'expulsion après leur récente installation dans un parc municipal, la communauté s'est déplacée. La Ligue des droits de l'homme a décidé de les soutenir.
A Creil, dans l'Oise, les gens du voyage ne sont plus les bienvenus. La lettre que le maire socialiste de la commune, Jean-Claude Villemain leur a envoyé est on ne peut plus claire: "Je vous ordonne de quitter les lieux au plus vite et de laisser le parc comme vous l'avez trouvé : repartez avec vos déchets, avec vos ordures et vos excréments."
Un arrêté d'expulsion
Les gens du voyage sont pourtant présents dans la ville depuis une dizaine d'année. Mais leur récente installation dans un parc municipal a déclenché la colère de la mairie. Menacée d'expulsion, la communauté s'est déplacée sur le parking d'une zone commerciale à une centaine de mètres. Une situation critique qui a alerté la Ligue des droits de l'homme, qui a décidé de les soutenir dans leurs démarches auprès du Préfet.
La mairie assume ses propos
Entre les gens du voyage et la mairie, le dialogue est rompu. La ville de Creil affirme ne pas disposer de terrains permettant l'accueil des familles. Nicole Capon, adjointe au Maire, souhaite trouver une solution, mais assume le contenu de la lettre : "les termes étaient peut-être un peu forts mais ils correspondaient à ce qui a été décrit et indiqué par l'ensemble des personnes qui se sont plaintes soit par téléphone soit par courrier".
Avec : José Caplot
Membre de la communauté des Gens du voyage;
Nicole Capon
Première adjointe au Maire de Creil (PS);
Jean-Pierre Mouveaux
Représentant de la Ligue des Droits de l'Homme; un reportage de Jeanne Blanquart, Sabine Godard et Mathieu Krim
Ce que dit la loi
La loi Besson de 2001 oblige les communes de plus de 5000 habitants à aménager des terrains d'accueil. Dans l'Oise, 60% d'entre elles ne respectent pas cette obligation.