Ce projet qui date déjà d'une trentaine d'année n'a fait que s'éterniser. François Hollande, en visite dans l'Oise ce mercredi, a officiellement inauguré l'installation de la société en chargé de réaliser le Canal.
À moins de 3 semaines de la fin de son mandat , François Hollande était dans l'Oise, à Venette près de Compiègne puis à Noyon. Le président de la République a officiellement annoncé que le projet du canal Seine Nord Europe était "irréversible".
Les travaux débuteront "dans les prochains mois" pour ce projet de 107 kilomètres de voies navigables sur l’Oise, entre Compiègne et le canal de Dunkerque-Escaut, près de Cambrai (Pas-de-Calais).
Christelle Juteau-Lermechin, Nagib Ben Ghezala, Nicolas Duchet ;
Le président a lancé officiellement la société de projet du Canal Seine Nord Europe à Noyon, au centre économique d'Innovia.
Elargissement du chenal navigable de l'Oise
Le président s'est d'abord rendu à Venette afin de voir le barrage moderne construit en 2011 sur l'Oise. Le projet Mageo lui a également été présenté. Un projet de mise au gabari européen de l'Oise. Objectif, creuser à 4 mètres de profondeur dans la rivière pour que les péniches de 180 mètres de long puissent tranquillement circuler entre Creil et Compiègne.
Un projet qui a nécessité 10 années d'études, qui nécessitera 4 à 5 années de travaux et un investissement global d 288 millions d'euros.
Un tracé qui fait début, des financements incertains : les débuts chaotiques du Canal Seine Nord
Ce projet, plus personne n'y croyait : et pour cause, le dossier traîne depuis près de 25 ans...
Tout commence en 1993, lors que le ministre centriste des transports Bernard Bosson lance l'étude du projet jugé "prioritaire" de ce qu'on appellera plus tard le Canal Seine Nord. Mais pendant près de 10 ans, le dossier piétine. Le tracé fait débat, le financement est incertain...
En 2002, les choses s'accélèrent : le gouvernement Raffarin annonce le financement de 50 grands projets, dont le Canal. En 2004, l'Union européenne en fait à son tour un chantier prioritaire. Puis, en 2007, une enquête publique est lancée. Les habitants de 70 communes donnent leur avis… Certains apprennent qu'ils seront bientôt expropriés.
2010, les travaux démarrent.
Mickaël Guiho, Archives Ina, Léo Ségala ;
Quand la crise passe par là
Été 2012 : coup de théâtre. Le projet est suspendu. Refroidi par la crise, le principal partenaire privé, Bouygues, se désengage. Trop cher, trop risqué…. De fait, le Canal n'est plus financé : il est à sec.2013. La gauche au pouvoir missionne Rémi Pauvros, député-maire PS du Nord, pour tout remettre à plat. Fini le partenariat avec le privé ! Le projet est allégé, passant de 7 milliards à 4 et demi pour être financé uniquement par la collectivité.