C'est un témoignage exclusif, rapporté ce mercredi matin par nos confrères de France Info. Celui d'une famille traumatisée par une perquisition administrative, le 26 novembre dernier. Cela alors que les critiques montent contre l'état d'urgence décrété après les attentats du 13 novembre.
Le 26 novembre, donc, vers 2h08 du matin, Assia, 26 ans, son mari et ses deux enfants sont réveillés par des coups de bélier contre leur porte. Une BRI (brigade rapide d'intervention) fait alors son entrée dans leur domicile pour une perquisition administrative anti-terroriste. Très rapidement, Assia est menottée par les policiers.
Nos confrères de France Info ont pu consulté l’ordre de perquisition, signée par le préfet de l'Oise. Il dit que "l’habitation, les box, les garages, les dépendances et véhicules d’Assia peuvent servir de lieu de regroupement et de stockage de personnes, d’armes ou d’objets à caractère terroriste." Sauf que la perquisition fait pschitt. Les policiers repartent de l'appartement sans explications. Depuis, Assia et ses proches disent être observés différemment par le voisinage. L'avocat de la famille va déposer un recours contre cette perquisition.
2700 perquisitions administratives depuis les attentats du 13 novembre
Mardi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a fait un nouveau bilan des mesures prises depuis que l'état d'urgence est décrété : quelque 2.700 perquisitions administratives ont été menées et 360 personnes assignées à résidence. Par ailleurs, 334 personnes ont été interpellées dont 287 ont été placées en garde à vue, tandis que 431 armes étaient saisies, dont 41 armes de guerre.Fin novembre, sur le plateau de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2, le ministre avait pourtant rappelé que "l'état d'urgence, ce n'est pas l'abandon de l'Etat de droit parce que l'Etat de droit le prévoit". "Il faut faire très attention à la manière dont sont mises en oeuvre les conditions de l'état d'urgence", avait-il encore souligné.
Le président François Hollande veut modifier la Constitution pour instaurer un état d'urgence "à sortie progressive", permettant de prolonger certaines mesures au-delà de la durée légale de ce régime d'exception, laquelle est définie par l'Assemblée nationale.