La décision rendue par le tribunal de Beauvais jeudi, obligeant Oise Hebdo à retirer son numéro des kiosques, interpelle le Syndicat des journalistes. Il considère l'injonction « aussi brutale qu'injustifiée » et estime que l'article visé relève du droit d'informer.
« L'article reprend sobrement [les] divers éléments et dresse un portrait de l'ancien poissonnier. La dignité des personnes y a été préservée, comme il se doit », juge le Syndicat des journalistes (SNJ, majoritaire) dans un communiqué ce dimanche. Le SNJ réagit à la condamnation prononcée par le tribunal de grande instance de Beauvais jeudi à l'encontre du journal Oise Hebdo.Celui-ci a été contraint de retirer des kiosques son numéro daté de mercredi sous peine d'amendes car le tribunal a estimé que l'un des articles portait atteinte à la vie privée d'un homme de 41 ans, décédé, et de ses proches.
Le SNJ a tenu à s'élever contre cette « stupéfiante décision » dont il souligne qu'elle est « rarissime dans la presse ».
La question du droit d'être informé
« Si le SNJ comprend la douleur d'une famille, il rappelle que le personnage décédé est très connu dans sa région et que les faits sont intervenus sur la voie publique, deux éléments qui donnent aux citoyens le droit d'être informés et, donc aux journalistes, le devoir d'informer. Le SNJ assure la rédaction de son soutien. »
L'article concernait un habitant de Therdonne, près de Beauvais, connu de la commune. Il se serait suicidé début août sur la RN 21, selon les premiers éléments de l'enquête.
La famille du défunt avait engagé une procédure en référé, c'est-à-dire en urgence. La société de Presse de l'Oise, éditant Oise Hebdo a décidé de faire appel de cette condamnation.