Le buraliste de Trie-Château (60) qui attaquait la FDJ parce qu'elle lui avait retiré son agrément après le suicide d'un client, joueur compulsif, a été débouté par le tribunal de commerce de Nanterre. Il réclamait à la FDJ 482.000 euros et la restitution de son agrément.
Ce débitant de tabac de Trie-Château dans l'Oise avait perdu son agrément FDJ en juillet 2012. La Française des Jeux l'accusait de ne pas avoir dissuadé ce joueur compulsif à jouer toujours plus.
Déjà interdit de casinos, le jeune homme de 23 ans aurait dépensé jusqu'à 16.000 euros par semaine au printemps dernier en pariant principalement sur des matches de basket du championnat américain de NBA.
Il aurait joué 10.000 ou 15.000 euros à chaque fois avec des chèques de banque puis 53.000 et 16.000 euros avec des chèques classiques qui sont revenus impayés chez le buraliste, qui aurait ainsi perdu 69.000 euros.
Il s'était finalement suicidé en se jetant d'un pont de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine.
Selon le tribunal de commerce de Nanterre, le buraliste a commis "une faute en acceptant des chèques dont le titulaire ne se trouvait pas dans le point de vente" et, à ce titre, "a commis des irrégularités à la législation sur les jeux d'argent". Les juges ont estimé qu'il avait manqué à son "obligation de vigilance" face à "un joueur jeune et faisant manifestement l'objet d'une addiction". Le tribunal a cependant estimé que la FDJ aurait aussi dû "enquêter de façon plus approfondie".
C'est sur la base de ce dernier argument que le buraliste et son avocat ont décidé d'interjeter appel: "le tribunal a reconnu la faute de mon client mais aussi que la Française Des Jeux avait fait une erreur. Il n'y a pas de raison que seul mon client trinque" nous a confié Me Richard.
Le buraliste n'en a pas fini avec la justice: il a été mis en cause devant la justice pour notamment faux et usage de faux.
Selon les proches de la victime âgée de 20 ans, le buraliste aurait pris en caution 2 chèques qui n'étaient pas au nom du joueur: un de 53.000 euros et un autre de 16.000 euros.
Le procès se tiendra le 12 novembre devant le tribunal de Beauvais.