Un projet de réorganisation de l'offre de soin prévoit de regrouper certains services des hôpitaux de Creil et de Senlis. Après le service des urgences pédiatrique, Senlis va perdre son service de réanimation. Vingt médecins de ce service s'y opposent fermement et menacent de démissionner.
Parce qu'ils s'apprêtent à perdre leur service de réanimation, vingt médecins de l'hôpital de Senlis menacent de démissionner. Le service réanimation doit déménager à l'hôpital de Creil, dans le cadre du projet de regroupement des deux hôpitaux publics.
Ce projet, qui date de 2012, a déjà engendré le déménagement du service des urgences pédiatriques de Senlis vers Creil, en 2015. Une réorganisation qui répond à une injonction de l'Agence régionale de la Santé, l'ARS. Objectif, réaliser des économies... Les hôpitaux de Senlis et de Creil ont cumulé un déficit de 45 millions d'euros.
"Cette injonction était au départ de tout transférer sur le site de Creil, explique Didier Saada, directeur du Groupement hospitalier public du Sud de l’Oise (GHPSO). Aujourd'hui, il a été accepté que nous gardions la surveillance continue sur le site de Senlis. Donc c'est bien d'un rééqulibrage dont il s'agit"
Les praticiens se sentent floués car cette restructuration se fait à marche forcée. Ils craignent la perte de certains soins pour les habitants... "C'est à nouvea un service hospitalier qui disparaît pour tout le secteur de la région de Senlis qui est un bassin de vie qui va jusqu'au 77, 95, 02... Tout ce secteur-là est condamné, depuis quelques années, à voir le service public hospitalier se réduire", déplore Véronique Pruvost-Bitar, angiologue et élue de la communauté de communes Senlis Sud-Oise.
De nouveaux lits et des travaux à Senlis
"Le service a vécu la fusion comme une perte, donc il faut redonner au service un sens et une identité", estime M. Saada.Le site de Senlis disposera dès le 1er mars d’une nouvelle unité de 8 lits de surveillance continue. Dans le même temps, la réanimation sera regroupée à Creil, et passera de 12 à 15 lits, nécessitant un an de travaux. Il s'agit, selon le directeur, de réorganiser l’offre de soins "de manière plus efficiente" en "renforcant sa cohérence et en assurant sa pérennité".
En 5 ans, cette restructuration n'a pas vraiment permis de faire des économies ni d'épurer les dettes. La direction annonce des compensations au personnel de Senlis. Malgré ces promesses, la crainte persiste de voir dépérir l'hopital. D'autant que l'Oise est le département le plus sous-médicalisé de France...