leur usine a fermé il y a plus d'un an. Les anciens salariés de Goodyear d'Amiens-Nord, tentent toujours de trouver une solution pour maintenir l'activité sur l'ancien site. Une situation qui devient critique, car pour un certain nombre d'entre eux le congé de reclassement arrive à terme.
Que sont devenus les 1.143 salariés de Goodyear :
Selon les chiffres de la préfecture de la Somme, au 29 avril, 136 salariés ont retrouvé un emploi (CDI ou CDD supérieur à 6 mois), 59 ont créé leur propre entreprise notamment grâce au fonds issus de la convention de revitalisation, et 272 sonten formation. En ajoutant 14 personnes reclassées sous des motifs divers ("convenance personnelle",autre), la préfecture comptabilise 583 personnes détentrices d'une "solution identifiée" de reclassement, soit un peu plus d'un ancien salarié sur deux.
La direction de Goodyear, avec des chiffres au 20 avril, recense de son côté près de 58% de taux de solutions identifiées pour les personnes ayant adhéré au congé de reclassement.
"La Sodie (le cabinet de reclassement) n'hésite plus à dire qu'on a trouvé une solution pour 57-58% des gens, mais si on retire ceux en formation on est à moins de 15%", ajoute Mickaël Wamen.
Les aides directes mises en oeuvre dans le cadre d'une convention de revitalisation
Une convention de revitalisation, signée en septembre 2014 par la préfète de la Somme Nicole Klein et le directeur général de Goodyear-Dunlop Tires France (GDTF), Henri Dumortier, est destinée à "redynamiser l'emploi et l'économie locale", une obligation imposée par l'Etat aux grandes entreprises qui licencient pour raison économique. GDTF a contribué à 6 millions d'euros, destinés à différents fonds de prêts à taux réduits, d'aide aux entreprises ou d'aide aux créateurs d'entreprise.Une coopérative pour relancer une partie de l'activité, à savoir la fabrication et la vente de pneus agricoles
Les anciens salariés d'Amiens-nord ne désespèrent pas de trouver une solution pour s'en sortir et maintenir les emplois. Emmenés par la CGT, plus de 300 d'entre eux se sont ralliés à l'idée d'une reprise de l'activité pneu agricole en coopérative, peaufinant un projet de reprise présenté jeudi devant le comité de revitalisation.
Le 6 mai, une délégation de la CGT et du futur encadrement de la Scop, si elle devait être lancée, a par ailleurs rendez-vous au ministère de l'Economie dans l'espoir de rencontrer Emmanuel Macron. Mais beaucoup va dépendre de l'attitude
de Goodyear, qui, pour l'instant, ne s'est pas montré disposé à faciliter ce projet.
Les échéances immédiates
En attendant, les congés de reclassement arrivent à échéance, provoquant un énième bras de fer avec la direction. Dans le cadre de l'accord de fin de conflit, il est prévu après les 12 mois de congés de reclassement trois mois de prolongationfinancés par l'Etat, et sous conditions trois mois financés par Goodyear.