Pour échapper à la police, des réseaux de proxénètes recrutent leurs clients sur des sites de petites annonces et organisent des "sex tours" partout en France. Certains hôtels de Picardie ont découvert qu'ils hébergeaient ces nouveaux réseaux de prostitution sans le savoir.
De la prostitution, on connaissait le racolage sur le bord des routes et les sites spécialisés sur Internet, mais désormais, les proxénètes ont de nouvelles manières de procéder. Ils agissent masqués, dissimulés sur des sites de petites annonces. À côté d'instruments de musique, de bouteilles de vin ou d'offres d'emploi, on trouve des dizaines de femmes dénudées. À aucun moment une prestation sexuelle n'est proposée, on parle souvent de massage. Pourtant, lorsque l'on appelle, c'est un tout autre discours.
Les filières gagneraient 10 000 euros par mois et par prostituée
Les prostituées indiquent être de passage avant de changer de ville. On appelle cela des "sex tours", très bien organisés par des réseaux de proxénètes. Selon les policiers, ils se sont multipliés ces dernières années.
Ces nouvelles filières gagneraient jusqu'à 10 000 euros par mois et par prostituée, et sont beaucoup plus difficiles à repérer. Comme elles l'indiquent dans les annonces, les prostituées s'installent dans des appartements loués sur Internet ou dans des hôtels, souvent à l'insu des propriétaires. Certains se situent en Picardie.
"Quand on voit plusieurs clients monter dans une même chambre, ça éveille des soupçons à la réception donc l'équipe a été formée pour être vigilante et faire attention aux allers et venues", témoigne le directeur d'un hôtel à Amiens.
En fermant les yeux, les gérants d'hôtel peuvent être accusés de proxénétisme hôtelier, un délit passible de 10 ans de prison.