Depuis un an, l’assurance maladie d’Amiens a mis en place un nouveau dispositif santé. Le but : lutter contre le renoncement aux soins. Les conseillers de la CPAM sont formés à détecter les personnes qui refusent de se soigner par manque d’information ou de moyens financiers.
Après quatre ans de complexes, Christine a enfin retrouvé le sourire. Sans emploi, elle avait renoncé à soigner ses dents faute de moyens financiers. Une situation qui lui a valu de nombreuses souffrances : « On se lève le matin et on a envie de se laver les dents. Mais quand on voit son visage c’est la honte. II y a trois ans, j’ai eu un entretien d’embauche et j’ai pas pu le faire parce que j’avais honte de parler et d’ouvrir la bouche ».
C’est finalement grâce à l’assurance maladie que Christine s’en est sortie. Depuis 2016, des conseillères de la CPAM de la Somme aident chaque jour ceux qui avaient renoncé à faire valoir leurs droits. Un abandon souvent expliqué par la méconnaissance du système de sécurité sociale et l’absence de complémentaire santé.
Tout comme Christine, Véronique avait elle aussi renoncé à faire soigner ses dents. Cette dernière avait dû refuser une aide pour des soins dentaires, parce que le reste à charge de 300 euros était trop important. Mais grâce à Corinne, conseillère pôle emploi, elle a pu aller chez le dentiste. « Elle a rempli tous nos dossiers, et le fait de parler, ça fait du bien ! » reconnaît-elle.
En un an, la C.P.A.M. de la Somme a déjà aidé 460 personnes. Dans 37% des cas, elles ont été repérées par le personnel à l’accueil grâce à des signes qui ne trompent pas : « Une personne qui nous rencontre avec des lunettes loupes par exemple ou qui met sa main devant sa bouche. Là on peut penser qu’il y a un problème dentaire, explique Valérie Hadet sous-directrice de la CPAM de la Somme. On a formé nos équipes à cette détection ».
Un reportage réalisé par Mickaël Guiho, Nicolas Corselle, Sébastien Le Fur et Franck Blancquart. Avec Christine Cressin, Véronique et Alain Michel, Valérie Hadet
sous-directrice de la CPAM de la Somme.
Selon une enquête réalisée en 2016, un quart de la population, dans la Somme et dans l'Oise, a récemment renoncé à des soins.