4 salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord comparaissent ce lundi devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Ils sont accusés de violences sur des policiers lors de la manifestation du 7 mars 2012 devant le siège du groupe à Rueil-Malmaison (92).
Les 4 hommes sont poursuivis pour "violences aggravées sur dépositaire de l'ordre public" et encourent trois ans de prison.Ils avaient demandé le 16 septembre dernier le renvoi de leur procès afin de préparer leur défense.
Avec Christophe Crépin, syndicat UNSA Police et Delphine Meillet, avocate de 3 salariés Goodyear/Reportage de Camille Di Crescenzo
Le 7 mars 2013, quelque 400 salariés du fabricant de pneumatiques s'étaient réunis à l'occasion d'un comité central d'entreprise consacré à la fermeture annoncée du site d'Amiens-Nord.
D'après les dépositions des forces de l'ordre présentes sur les lieux, une pluie de projectiles, notamment des bouteilles de verre, des grilles d'égoût en fonte,
des panneaux de signalisation descellés et des morceaux de revêtement de chaussée, s'était abattue pendant trois heures sur les policiers.
19 d'entre eux avaient été blessés dont deux sérieusement lors de cette manifestation selon la police.
"On a assisté à une véritable agression organisée contre les CRS. L'exploitation des vidéos a permis d'identifier très précisément les auteurs des faits", avait
souligné lors du renvoi du procès Me David Kahn, conseil de certains policiers.
"Le service d'ordre était particulièrement violent ce jour-là, ce qui n'avait pas été le cas lors des précédentes manifestations. Il y avait une volonté de provoquer", relève pour sa part l'avocate des salariés Me Delphine Meillet, jointe par l'AFP.
"Mes clients ne veulent pas être pris comme des boucs émissaires et trouvent ces poursuites contre eux injustes, alors qu'ils étaient nombreux sur place", a ajouté l'avocate.
Récit d'Arnaud Wust